Du 2 au 6 juin prochains se tiendront à Toulouse des rencontres autour de la numérisation du monde et des existences, qui s’est accélérée à l’occasion de la pandémie. En voici la note d’intention générale, le programme détaillé étant disponible sur la page web dédié à l’événement. Pourquoi faire une semaine contre la numérisation du monde et des existences ? D’abord parce que, grâce au numérique, le confinement a rendu le « monde à distance » plus présent que jamais. Ensuite parce qu’avec la « transition écologique », l’industrie numérique et ses usages font partie du dispositif de « relance », donc de gouvernement, mis en place pour gérer la catastrophe ambulante qu’est notre monde régit par l’économie. Enfin, parce que nous n’entendons pas rester passifs et impuissants, il nous faut des connaissances, des images et des outils pour faire exister autre chose.
Présentation
Confrontés aux expériences brutales de confinement économique et social, on aurait pu imaginer que le réel fasse enfin irruption – sous la forme de l’arrêt du travail, des oiseaux qui reviennent voler en ville ou encore de la proximité soudaine avec des proches – et détruise, par sa simple force, par les évidences qu’il nous met enfin sous les yeux, les écrans et autres réseaux qui ont fini par se confondre avec la réalité elle-même. Il n’en fut rien, bien au contraire, comme si l’industrie numérique avait réponse à tout. Le travail cesse ? Télétravaillez. Vous ne pouvez plus sortir ? Faites vos courses en ligne. Vous vous ennuyez ? Regardez Netflix. Vous vous sentez seul ? Faites un apéro sur Zoom. La maladie dure ? Consultez à distance et téléchargez TousAntiCovid. « La technologie a tellement progressé que nous pouvons rester connectés de nombreuses manières sans être physiquement dans la même pièce ou dans le même espace que les gens » écrit Maria Van Kerkhove, épidémiologiste de l’OMS : c’est dire à quel point le numérique est lié à pandémie, en tant que condition et remède. D’autres parlent d’un « Screen New Deal » pour sortir du confinement et de la crise économique dues au Covid : des investissements massifs dans l’industrie et les infrastructures numériques qui permettraient de maintenir les distances physiques (avantage sanitaire), faire des gains de productivité (avantage économique) et réduire les coûts de transports (avantage écologique).
Nous n’y croyons pas une seconde. Si l’aura d’utopie qui…
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Auteur: lundimatin