Si depuis les années 1970 les populations de lynx augmentent globalement en effectifs et voient leur aire de répartition s’accroître, “la viabilité des populations de lynx boréal en France reste fragile” selon les auteurs de l’étude qui lie écologie et sciences humaines et sociales.
Selon les estimations, le territoire français compterait moins de 150 lynx de plus de deux ans, donc en âge de se reproduire. Concernant la population globale d’Europe occidentale, elle ne comprendrait qu’environ 300 individus adultes, répartis entre la France, la Suisse et l’Allemagne.
À ce faible nombre de lynx, s’ajoute la problématique de la fragmentation de leur habitat par des infrastructures humaines, qui entraîne une très faible connexion entre les différentes populations. Ainsi, la population vosgienne, relativement isolée, connaît un lent déclin et est menacée de disparition. Les chercheurs pointent également l’absence de liens avec d’autres populations européennes trop éloignées, comme celle des Carpates. Cela conduit à une faible diversité génétique chez les individus.
De plus, les lynx font face à une importante mortalité, due majoritairement aux collisions avec des véhicules : selon l’association FERUS, ces dernières ont causé la mort de 40 lynx au cours des deux dernières années. Un facteur qui explique en partie les difficultés de déplacement des individus entre les noyaux des populations. Les lynx sont également victimes de “destructions illégales” : en octobre 2024, une enquête a été ouverte par le parquet de Strasbourg suite à la mort d’un jeune lynx dans le Bas-Rhin, “tué à coup de pelle”, selon une information relayée notamment par FERUS. Ces différents facteurs – faible connectivité des noyaux de populations, destructions des individus et faible diversité génétique – conduisent les auteurs de l’étude à envisager “un fort risque de disparition à l’horizon 2130 en…
Auteur: Eloi Boye