Des scientifiques en rébellion « contre l'échec climatique »

Montpellier (Hérault), reportage

Le samedi 15 octobre, vers 11 heures, sous un soleil trop chaud pour ce mois d’automne, une quarantaine de scientifiques et une vingtaine de militants d’Alternatiba se sont rassemblés en plein centre de Montpellier pour réclamer « une action publique radicale », « en urgence » face à « la crise climatique ».

Des mots lancés avec force par Florence Volaire, chercheuse au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (Cefe). Saisissant le micro du haut-parleur pour interpeller la foule des passants devant l’Opéra Comédie, lors de cette « conférence sauvage », elle a martelé : « Nous sommes en danger. […] Chaque tonne de CO2 émise aggrave ce danger. » Céline Teplitsky, également chercheuse au Cefe, a pris la parole à son tour, alertant sur le déclin rapide de la biodiversité et des écosystèmes. C’est pourquoi « il faut agir vite », a repris Florence Volaire, énonçant les priorités : « sortir des énergies fossiles », « arrêter la déforestation » ou encore « investir dans des bâtiments bas carbone ».

Enseignants-chercheurs et jeunes doctorants du CNRS, du Cirad, de l’IRD, de SupAgro et de l’université de Montpellier répondaient à l’appel de Scientist Rebellion, un collectif international né dans le sillage de la tribune de 1 000 scientifiques, en février 2020, jugeant « la rébellion nécessaire » face à la crise climatique et l’inaction des gouvernements.

« Il faut sortir de nos bureaux et nous mobiliser »

« Les meilleures données sur le déclin de la biodiversité ne vont pas sauver les lions ou les éléphants. C’est le moment de militer, de vulgariser nos connaissances, de convaincre les gens que c’est une priorité », estime Riccardo Poloni, doctorant en écologie, derrière l’un des grands panneaux résumant les menaces sur le vivant, que tient la première rangée de manifestants. « Si nous disons d’agir en urgence, il faut sortir de nos bureaux et nous mobiliser, sinon ce ne sera pas perçu comme une urgence », abonde Chiara Pistocchi, enseignante-chercheuse à l’Institut Agro de Montpellier, persuadée qu’« il faut des changements radicaux, sans quoi on va vers des événements catastrophiques ».

Cette mobilisation inédite de Scientist Rebellion et de ses partenaires s’est déployée dans plusieurs villes de France. Le coup d’envoi a été donné à Toulouse le 14 octobre. Avec le soutien de militants d’ANV-COP21, dix scientifiques ont interrompu un « forum zéro carbone »

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Auteur: Reporterre