Des technologies aux technoloquies : Arty fit sienne une telle engeance

Je suis en train de préparer ma prochaine conférence sur le thème des artefacts génératifs, dans un format “apéro-chercheur”. Et la préparant je voulais partager ici quelques réflexions que je n’aurai peut-être pas le temps d’approfondir la semaine prochaine.

Intelligence artificielle. “Artificial Intelligence” en anglais. “Arty fit sienne une telle engeance” en … phonétique approximative (selon le procédé d’homophonie et d’à peu près notamment cher à l’Oulipo et aux surréalistes avant eux). Notre rapport aux technologies est souvent du même ordre que le rapport qu’entretient la phrase “Arty fit sienne une telle engeance” avec le groupe nominal “Artificial Intelligence” : nous évoluons dans une compréhension en clair-obscur de la plupart de ces technologies. Un rapport qui artificialise l’intelligence que nous pouvons en avoir comme celle que nous leur prêtons au regard de leurs effets sociaux mais plus rarement de leurs causes “mécaniques”.

Dans la longue liste de ce qui définit une technologie, il y a d’abord le nom que l’on choisit de lui donner ou dont elle hérite par concours de circonstance, circonstances d’ailleurs pas toujours atténuantes. Comme tout ce que le choix d’un prénom ou l’héritage d’un nom peut comporter de projections, de cadres, d’envies d’identification et de marquage social, le nom attribué aux technologies dit également beaucoup de ce qu’elle tentent de projeter comme de ce qu’elles ont pour objet de masquer ou de travestir.

Voilà pourquoi s’il faut nommer et dénommer les gens, les choses et les technologies, il faut aussi interroger les processus de pouvoir de ces dénominations. Et il faut se souvenir et se méfier de la toute puissance d’un marketing technologique selon lequel il y a plus de 20 ans que nous devrions toutes et tous avoir des frigos qui parlent, plus de 10 ans que nous devrions circuler en voitures volantes autonomes, et…

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Auteur: Olivier Ertzscheid