Des trains plus chers, des lignes fermées, des milliers d'emplois en moins : le sombre avenir du ferroviaire français

Nouveau record ! Avec une hausse des fréquentations de 10 % par rapport à l’été 2019, la SNCF prévoit un afflux historique de voyageurs. C’est l’heureux présage d’un changement d’habitudes des Français qui rend atteignable l’objectif que s’est fixé la France de doubler la part du train dans la moyenne des transports d’ici à 2030. Un obstacle demeure : l’absence de volonté politique de la part du gouvernement pour investir dans le train.

En dépit des ambitions affichées, le gouvernement a renoncé à donner à la SNCF les moyens d’affronter le mur d’investissement qui se dresse face à elle. La chasse aux coûts devra s’intensifier, avec des suppressions massives d’emplois et la fermeture des dessertes non rentables. Cette spirale infernale menace de faire péricliter le réseau et fait courir un risque nouveau d’accident, alertent les syndicats de cheminots.

L’ambiance est donc à la consternation dans le milieu ferroviaire, de l’Agence de régulation des transports aux syndicats de cheminots en passant par des parlementaires de gauche comme de droite et les cadres de la SNCF. L’État Français vient en effet d’entériner un véritable abandon du ferroviaire, par le biais du contrat de performance qui le lie pour dix ans à la SNCF, signé en catimini le 6 avril, en pleine période de réserve pré-présidentielle. « Ça ne pouvait pas être pire, on est dans une situation catastrophique », tranche Thierry Marty, ancien responsable de l’Unsa ferroviaire, tout juste retraité.

L’avenir des trains quotidiens gravement menacé

Il manque au moins un milliard d’euros par an, soit un tiers de l’enveloppe allouée par l’État, pour contrer le vieillissement du réseau, qui accuse une moyenne d’âge de 29 ans, soit 12 ans plus vieux que les voies ferrées allemandes.

L’avenir des trains du quotidien ne tient plus qu’à un fil : l’aide financière des régions

La situation devient critique pour la signalisation, qui n’est plus aux normes européennes et se retrouve en cause dans les trois quarts des défaillances d’infrastructure et donc de retard. Conclusion, consignée noir sur blanc dans le fameux contrat : « Compte-tenu des trajectoires actuelles, un scénario d’investissement permettant de stopper le vieillissement des appareils de signalisation sur [les petites lignes] semble hors de portée. » L’avenir des trains du quotidien ne tient plus qu’à un fil : l’aide financière des régions, qui ne cesse d’augmenter (+45 % depuis 2015).

Subventions…

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Auteur: Erwan Manac’h