Des vers de terre qui ne vivent pas dans la terre découverts en Martinique

Avec l’accélération de la perte de biodiversité, certaines espèces pourraient disparaître avant que les scientifiques n’aient eu le temps de les découvrir et de les décrire, et sans nous laisser le temps de pouvoir agir pour leur conservation. Ce problème est encore plus critique pour les espèces qui vivent dans des habitats improbables et peu étudiés. C’est le cas de certaines espèces de vers de terre qui ne vivent pas dans le sol, comme la majorité de leurs congénères, mais dans les arbres des forêts tropicales et plus particulièrement dans des plantes épiphytes de la famille des Broméliacées.

Cette famille de plantes est spécifique de la zone néotropicale (région couvrant l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et les Caraïbes). Les Broméliacées ont souvent un mode de vie épiphyte, c’est-à-dire qu’elles sont accrochées de manière non parasite aux branches et sur les troncs des grands arbres, grâce à des racines crampon, pour chercher la lumière de la canopée. Beaucoup de ces espèces sont menacées par la destruction de leur habitat, notamment la déforestation mais aussi par leur récolte dans les milieux naturels, car ce sont des plantes ornementales.

Photographie de Broméliacées épiphytes en Martinique.
Mathieu Coulis, Fourni par l’auteur

En Martinique il existe 24 espèces de Broméliacées, une des plus connues et répandues est Guzmania lingulata, un guide récemment paru permet leur identification. Chez de nombreuses espèces, les feuilles se chevauchent à la base et constituent des réservoirs qui se remplissent d’eau de pluie et de débris végétaux, constituant progressivement un habitat similaire au sol pouvant accueillir toutes sortes d’organismes et formant ainsi un microécosystème où la plante puise ses nutriments grâce à d’autres types de racines (les racines à absorption) qui poussent entre…

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Auteur: Lise Dupont, Enseignante-chercheuse en écologie moléculaire, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)