Des victimes des pesticides s'allient contre l'État en justice

Un pour tous, et tous contre les phytos. Le cabinet d’avocats Huglo Lepage a lancé, début avril, une action collective inédite. Objectif : « Demander réparation à l’État pour les victimes non professionnelles des pesticides », selon la plateforme en ligne. « L’initiative n’est pas contre les agriculteurs, précise d’emblée l’avocate et ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage. Nous voulons un régime d’indemnisation pour toutes les victimes. »

Depuis plusieurs années, les études s’empilent et le constat se précise : l’exposition aux pesticides nuit à la santé. Le cancer de la prostate, le lymphome malin non hodgkinien (un cancer lymphatique), et la maladie de Parkinson sont ainsi reconnus comme maladies professionnelles : depuis 2020, les agriculteurs atteints peuvent demander à être indemnisés. Plus de 530 dossiers ont d’ailleurs été déposés en 2022. Mais quid des familles vivant à côté des cultures traitées ?

Les habitants moins protégés que les agriculteurs

« Il n’est pas normal que les riverains n’aient pas la même reconnaissance, alors que, d’une certaine manière, ils sont encore plus vulnérables », fustige Corine Lepage. Tandis que la sécurité des agriculteurs répond à des règles précises lors des épandages — port de combinaison, délai de quarante-huit heures avant de rentrer dans un champ aspergé — les voisins, eux, ne bénéficient d’aucune protection, si ce n’est des zones dites de « non traitement », largement insuffisantes. Non sans conséquence : d’après une étude parue en 2022, plus il y a de vignes dans un rayon d’un kilomètre autour de leur maison, plus le risque de leucémie aiguë chez l’enfant augmente.

« Il est choquant que les riverains n’aient aucune indemnisation quand ils sont malades »

Pour l’avocate, « il est donc choquant que les riverains n’aient aucune indemnisation quand ils sont malades »….

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Auteur: Lorène Lavocat