« On a une nécessité de désenclaver le sud du Tarn, qui est aujourd’hui synonyme de ruralité. De par son passé industriel, notre territoire mérite qu’on ait ce raccordement à la métropole de Toulouse. Il y va de la survie économique de notre territoire », déclarait à France 3 Jean Terlier, député Renaissance de la 3e circonscription du Tarn (Castres-Mazamet-Puylaurens), en avril 2023 à propos de l’A69. Le mot est lâché : « désenclavement ». Et la rhétorique économique est bien huilée.
« Dans tous les projets routiers, nous retrouvons systématiquement trois arguments chez les promoteurs et les politiques : le développement économique et la fluidification du trafic si c’est un contournement d’agglomération, le désenclavement pour les projets hors zones urbaines, explique Enora Chopard, membre de la coalition La Déroute des routes, qui rassemble une cinquantaine de collectifs opposés à des projets routiers. Le désenclavement est un argument dogmatique, car jamais ceux qui l’invoquent ne détaillent comment, pourquoi, sur quels critères, dans quels bassins de vie. »
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Dans les conclusions de l’enquête publique concernant l’A69, il est d’ailleurs écrit : « Le dossier indique que le principal avantage du projet réside dans l’impact économique favorable qu’il aura sur le bassin de vie Castres/Mazamet grâce au désenclavement du territoire qu’il permettra. Hormis quelques affirmations sur l’effet positif qu’ont eu des infrastructures similaires ailleurs en France, aucune démonstration concrète n’est présentée ni aucun chiffrage évalué. »
Une infrastructure routière fonctionne dans les deux sens : si elle peut irriguer un…
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Auteur: Vanina Delmas