Désintox : travailler plus longtemps pour financer les baisses d'impôts pour les riches et les grandes entreprises ? Non merci !

Mercredi 1er juin, sur France Inter, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a justifié la future contre-réforme des retraites dans ces termes : « Nous voulons poursuivre la baisse des impôts et des taxes, pour cela il faut que collectivement nous travaillons davantage, c’est l’objectif de la réforme des retraites, c’était l’objectif de l’assurance-chômage, et tout cela va nous permettre de rétablir les finances publiques, baisser la dette, baisser les déficits public. »

Il n’est donc plus question de reculer l’âge de départ à la retraite pour assurer la pérennité du système par répartition, comme l’affirmait ces derniers mois Emmanuel Macron et ses ministres. Il faut dire que les rapports du très officiel Comité d’orientation sur les retraites sont formels : notre système de retraite par répartition est financé.

Puisque cette contre-réforme n’a rien d’indispensable, le gouvernement tente donc désormais de nous expliquer que travailler plus longtemps nous permettrait de payer moins d’impôts. Or, qui profiterait de nouvelles baisses d’impôts ?

Comme nous l’avons montré dans le rapport « Les candidats des inégalités », les baisses d’impôts proposées par Emmanuel Macron sont particulièrement injustes :

  • la baisse des droits de succession et de donation ne profiteraient qu’aux ménages les plus aisés, puisque les pauvres et les classes moyennes ne paient pas ces impôts, à de rares exceptions près (succession d’un parent lointain par exemple), ce qui aurait pour conséquence une explosion des inégalités ;
  • Emmanuel Macron veut poursuivre la baisse des impôts de production, comme le réclame le Medef, alors que cela profite essentiellement aux plus grandes entreprises, et plus spécifiquement au secteur de la finance ;
  • La suppression de la redevance audiovisuelle s’inscrit dans une logique d’affaiblissement des services publics, alors même que nous avons besoin de médias qui ne soient pas dans les mains de quelques milliardaires ;
  • Emmanuel Macron ne veut pas revenir sur la suppression de l’ISF et la flat tax (qui a mis fin à la progressivité de l’imposition des revenus financiers), alors que 3 rapports du Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital ont montré que ces mesures n’avaient eu aucun effet sur l’emploi ou l’investissement mais ont aggravé les inégalités en faveur des plus riches.
  • Emmanuel Macron ne veut pas non plus faire une revue des niches fiscales pour supprimer celles qui sont inutiles et injustes, alors que…

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Auteur: Attac France, Raphael Pradeau