“Désolé pour la démocratie” – la chronique de Joseph Andras

Comme nous, l’écrivain Joseph Andras a bien la rage. C’est pourquoi nous l’accueillons régulièrement pour une chronique d’actualité qui affûte nos armes et donne du style à nos frustrations.


C’est à peine si les ministres peuvent mettre un pied dehors. Le monarque n’a pas l’heur d’être au Qatar : ici, il n’ose pas s’aventurer sur la pelouse du Stade de France pour saluer les joueurs. Les sifflets sont confisqués par les flics et les enquêtes d’opinion forment une pile, identiques : le pays maudit cette clique de millionnaires. Soyons précis : une portion du pays exceptée. Le monarque, rapporte ainsi quelque institut, « n’est plus écouté que par ses propres supporters ». Les casseroles couvrent les paroles vides. La clique emprunte les portes de derrière. Le peuple rétif attend devant. « C’est du jamais vu », conclut-on dans les cabinets ministériels.

Mais le régime tient encore.

Un « sale con » plastronne dans les médias de la cour (tout le monde aura reconnu Darmanin1). Il loue le monarque, courageux guide de « son peuple ». Après avoir passé à tabac la démocratie à grands coups d’article 49.3, Borne « regrette qu’il n’y ait pas de dialogue ». Le Maire a pris le temps de se prendre pour un écrivain et Véran paraît l’envier – il faut goûter ses métaphores : « Le bruit des casseroles, c’est la colère qu’on fait bouillir et c’est la démocratie qui s’évapore. » Le brave Dussopt se contente de jurer que ces casseroles, « ce n’est pas la démocratie ». La clique sourit sur les plateaux. Se dénude dans la presseJure de la chance que nous avons.

Mais le régime tient encore.

Une députée européenne nous met soudain le doute. Elle aime le monarque et l’Europe de demain. Et elle écrit : « Je suis horrifiée. Des digues sont en train de céder. » On pense bien sûr à Serge, plongé plusieurs semaines dans le coma au motif d’avoir défendu le…

La suite est à lire sur: www.frustrationmagazine.fr
Auteur: Rédaction Frustration Mag