Destitution d'Imran Khan : la démocratie pakistanaise n'en sort pas victorieuse — Saqib SHEIKH

Le 10 avril, Imran Khan, joueur de cricket devenu homme politique, a été démis de ses fonctions de Premier ministre lors d’un vote de défiance au Parlement pakistanais, par une faible marge de 174 voix sur les 342 membres de l’organe législatif.

Ce vote est intervenu après une semaine mouvementée au cours de laquelle la Cour suprême du Pakistan a jugé inconstitutionnelle la tentative du vice-président du Parlement, membre du parti de Khan, de bloquer la motion de défiance.

Khan est le premier Premier ministre à être destitué de cette manière par le Parlement. Mais sa destitution s’inscrit dans la tradition. Plus de 19 Premiers ministres n’ont pas terminé leur mandat au Pakistan.

Les partisans de l’opposition et la plupart des médias internationaux présentent la destitution de Khan comme une victoire pour la démocratie et l’État de droit. En réalité, cette action est susceptible d’avoir des effets délétères sur la fragile démocratie pakistanaise, des effets qui seront plus apparents dans les mois et les années à venir.

Qui est Khan ?

Imran Khan était déjà une célébrité nationale au Pakistan avant d’entrer en politique en 1996. Il avait mené une carrière glamour de vingt-ans dans le cricket, carrière qui s’est terminée par la première victoire du Pakistan à la Coupe du Monde de cricket, alors que Khan était capitaine.

Khan a passé les 15 années suivantes en marge de la scène politique pakistanaise, avant d’émerger comme une troisième et puissante force politique en 2011. Son parti, le Tehreek-e-Insaaf (Mouvement pour la justice), est devenu une entité électorale crédible en compétition avec les deux principaux partis, le PPP et le PMLN, tous deux dirigés de manière dynastique et dominés par des membres féodaux.

Khan est connu pour sa politique de rue populiste, sa rhétorique anticorruption et ses messages publics à tonalité islamique. Il a critiqué de manière tranchante l’implication du Pakistan dans la guerre des EU contre le terrorisme et l’occupation de l’Afghanistan. Il a régulièrement tenu des rassemblements condamnant les frappes de drones par le gouvernement Obama dans les zones tribales du Pakistan comme une violation de la souveraineté et des droits humains.

En 2018, Khan a accédé au poste de Premier ministre après que son parti a formé un gouvernement de coalition lors d’une élection contestée par l’opposition comme ayant été truquée. La réalité est qu’aucun gouvernement civil ne peut prendre le pouvoir dans le pays sans la main active de…

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Auteur: Saqib SHEIKH Le grand soir