Deuil parental : nous devons apprendre à accompagner collectivement la souffrance des parents

Le 8 février dernier, deux jeunes enfants ont perdu la vie lors d’une tragédie dans une garderie de Laval.

Par souci de bienveillance envers les familles endeuillées, nous souhaitons répondre à trois questions qui reviennent en boucle dans les médias :

– Un deuil parental, est-ce différent d’un autre type de deuil ?

– Comment les parents peuvent-ils traverser les étapes de ce deuil ?

– Comment les parents qui vivent un tel drame peuvent-ils s’en sortir et poursuivre leur vie comme avant ?

Détenant une expertise dans le deuil, nous éplucherons ces questions pour mieux comprendre l’expérience des parents, mais aussi apporter un éclairage sur le deuil parental dans l’optique d’apprendre collectivement à côtoyer et accompagner leur souffrance.

Un deuil parental, est-ce différent d’un autre type de deuil ?

Pour faire une réponse courte, oui, le deuil parental est différent. Bien simplement, le lien d’attachement entre un parent et son enfant est unique, et se forge dès la conception de ce dernier. La naissance d’un enfant transforme la vie du parent de différentes manières et ce, dans toutes les sphères du quotidien. On peut donc facilement comprendre comment l’absence devient lourde de sens quand survient un décès.

Ainsi, au-delà du sentiment de responsabilité du parent et du deuil de son rôle parental, le parent est confronté au deuil du futur et de la vie imaginée avec cet enfant. Lorsque survient son décès, c’est ce futur qui n’aura jamais lieu qui peut prendre toute la place.

Qui plus est, avec la circulation de l’information par les médias, toute la communauté en est témoin simultanément, ne sachant pas comment réagir tant pour soi-même qu’envers les parents endeuillés.

Entendre la souffrance des parents exige d’accueillir leur discours de ce futur déconstruit et des projets et rêves qui ne se réaliseront pas. Il s’agit de s’enquérir de ces événements manquants dans l’histoire familiale, par des questions centrées sur le parent. Offrir une oreille attentive au partage de souvenirs et savoir que ce simple geste d’écouter, sans donner de réponse, est précieux. Être présent véritablement pour le parent, c’est reconnaître que sa peine est nécessaire et qu’elle peut réapparaître, même plusieurs années après le drame.

D’ailleurs, ce deuil, qui bien souvent se prolonge dans le temps, est maintenant reconnu par l’

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Auteur: Chantal Verdon, Professeure titulaire en sciences infirmières et sciences de la famille, Université du Québec en Outaouais (UQO)