Deux activistes pour la préservation du plateau de Saclay relaxés

Le 15 octobre 2021, à la suite d’un blocage de chantier à Saclay et dans le cadre d’une campagne pour la préservation du plateau de Saclay et contre la construction de la ligne 18 , deux activistes ont été placés en garde à vue puis cités à comparaître au tribunal d’Evry. Le lendemain, deux autres personnes étaient placées en garde à vue pour une action de protestation à la fête du KM9 à Massy.

Lors de l’audience, deux mois de prison avec sursis étaient requis par la procureur. Les faits incriminés : avoir installé une banderole sur une grue sans commettre la moindre dégradation. Ce mercredi 25 janvier, les juges ont finalement opté pour la relaxe des deux activistes. A la suite du délibéré, l’un d’entre eux a rédigé cet excellent texte de réaction qui vient nous rappeler à quel point les révolte sont logiques et l’obéissance absurde.

Un compte rendu complet de l’audience et du délibéré est disponible ici

Nous ne sommes pas en sécurité à obéir

Les premiers mots de la Cour ont été ceux-ci : « ici on ne fait pas de politique, on établit des faits ». C’est une remarque qui a déjà été entendue lors d’autres procès d’activistes. Par exemple, lors du procès de l’action contre Blackrock – et certainement dans de nombreux autres.

Cette affirmation est discutable. En réalité, nous aussi, nous aimerions ne pas faire de politique.

Lorsque Isaac Newton voit une pomme tomber de l’arbre et en construit sa théorie sur la gravitation universelle, il ne fait pas de politique. On peut mesurer la force de l’attraction terrestre, on peut mesurer une constante universelle de gravitation : 6,67 × 10−11 m3.kg−1.s−2 On peut discuter avec la pomme autant qu’on veut, on peut négocier avec elle autant qu’on veut, mais si on la lâche, elle tombe – et cela, quelque soit le résultat des négociations ou de la politique qu’on a pu mettre en place avec elle.

Lorsque les rapports du GIEC mesurent que les risques de chaos climatique au- delà de 1,5 °C sont trop graves pour qu’on provoque ce genre de réchauffement, on peut faire autant de politique qu’on veut, mais le résultat sera exactement le même. Lorsque les résultats de l’IPBES mesurent l’effondrement de la vie sur Terre, on peut parler autant qu’on veut avec les oiseaux morts pour les convaincre de voter à gauche ou à droite, malheureusement, iels restent mort.e.s.

Une réaction saine à ces études serait de mettre en place des normes de sécurité pour se protéger…

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Auteur: lundi-matin