Deux ans après l'arrestation d'Assange

Il faudrait un mot pour les anniversaires que nous ne voudrions pas souhaiter.

Il y a 2 ans le 11 avril 2019, l’asile politique de Julian Assange était révoqué, il était extrait de force de l’ambassade d’Équateur et jeté à l’isolement en la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, surnommée le « Guantanamo britannique ». Il y est toujours. Pendant ce temps des détenus de la prison américaine de Guantanamo à Cuba y dépérissent toujours. Chelsea Manning (la lanceuse d’alerte) et Julian Assange et WikiLeaks (l’éditeur) avaient contribué à faire connaître leurs conditions avec la publication des Guantanamo files. C’était en avril aussi, de 2011

Il y a 2 ans le même jour, 11 avril 2019, Ola Bini, chercheur et programmeur d’outils pour la protection des communications privées, ami de Julian Assange, était arrêté en Équateur où il réside, accusé d’avoir hacké des serveurs gouvernementaux, sans qu’aucune preuve existe. Emprisonné plusieurs semaines puis libéré, interdit de quitter le pays, il est toujours balloté dans les limbes juridiques en attente d’un pré-procès sans que ne lui aient jamais été communiquées clairement la nature des accusations contre lui. L’ensemble ressemble fort à un gros coup d’intimidation et délit d’amitié.

Il y a 4 ans en avril 2017, WikiLeaks persévérait dans sa série de publications exposant l’arsenal de cyber-armes de la CIA, c’était Vault 7. Mike Pompeo, directeur de la CIA, avait alors qualifié WikiLeaks d’« agence de renseignement non-étatique hostile ». Dans un monde inversé, cela ressemble au meilleur compliment que le pouvoir puisse faire à la presse. Mais les seules médailles décernées sont celles du peuple, et elles ne suffisent toujours pas à faire cesser la persécution.

Il y a 11 ans en avril 2010, WikiLeaks publiait la vidéo Collateral murder, inaugurant un ensemble de publications exposant les agissements criminels des États-Unis dans leurs « Guerres contre la Terreur » en Iraq et Afghanistan, les Iraq et Afghan War Logs. Les responsables des tirs sur des civils dont des journalistes de Reuters, l’armée des États-Unis et ses soldats, n’ont eux toujours pas été punis.

Le texte qui suit revient sur les principaux événements depuis l’arrestation de Julian Assange jusqu’à aujourd’hui, les prochaines étapes dans la lutte pour sa liberté, pour WikiLeaks et la défense de la liberté d’information. Il est truffé de suggestions de (re)lecture et de nouveautés pour ne-pas-célébrer…

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Auteur: lundimatin