Deux jours après son adoption, la loi sécurité globale à nouveau contestée dans les rues de Montpellier

Sur Montpellier, une nouvelle manifestation a réuni entre 5 et 800 personnes contre la loi sécurité globale, qui vient tout juste d’être adoptée par les députés du Parlement, à 75 voix contre 33, sur un total de 577. Le cortège, en grande majorité composé de teuffeurs, a peu mobilisé dans les rangs du milieu militant plus traditionnel.

Fin mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lance une accélération du processus d’adoption de la loi sécurité globale, au détriment du déploiement libre d’un véritable débat parlementaire. Une commission mixte est crée entre représentants de l’Assemblée et du Sénat, et adopte sous la pression gouvernementale en deux heures à peine une version définitive. Affublée d’un nouveau nom, très orwellien : « Pacte de sécurité respectant les libertés publiques ». C’est cette version définitive du texte qui à été définitivement avalisée le jeudi 15 avril.

Le texte final introduit un délit de « provocation à l’identification des forces de l’ordre », via son article 24, réécrit par le Sénat après les plus grosses manifestations des mois de novembre et décembre.

Autres joyeusetés : la suppression des réductions de peine pour les personnes condamnées pour des violences sur agents dépositaires de l’autorité publique, l’autorisation du port d’armes pour les policiers en dehors de leur service dans les lieux publics, un renforcement inédit du pouvoir de la police municipale. Les possibilités dans l’usage de la vidéo-surveillance et des drones se retrouvent élargies, que ce soit dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre ou pour la prévention de délits par ailleurs, même si les sénateurs ont supprimé du texte les références à un croisement accru des fichiers de police et l’usage automatisé de la reconnaissance faciale. Les caméras-piétons dont sont affublés les agents pourront maintenant servir pour transmettre des images en direct aux commandements de police et de gendarmerie, et à poursuivre des individus en justice. Mais pas à l’information du public comme l’aurait souhaité le ministère de l’Intérieur.

Si la définition du délit de « provocation à l’identification des forces de l’ordre » introduit dans l’article 24 est nettement plus resserrée que dans la version de base, un autre article similaire a été introduit dans la loi censée conforter les principes républicains pour dissuader la diffusion d’images de fonctionnaires, donc potentiellement de fonctionnaires de…

La suite est à lire sur: lepoing.net
Auteur: Le Poing