Deux militants français torturés et incarcérés dans l’Espagne de l’après-Franco

A voir bientôt à Montpellier, un documentaire passionnant qui fait beaucoup réfléchir sur l’Espagne dite “démocratique”

Une première projection à Montpellier du film Amis, dessous la cendre, a été contrariée par le COVID. Le Centre Ascaso-Durruti en annonce donc une nouvelle. Cette projection aura lieu mercredi 15 juin. Dans le quartier de la gare Saint-Roch, le Centre Ascaso-Durruti entretient une réflexion culturelle et politique, sur des bases libertaires. Sa bibliothèque à ce sujet, léguée par un Montpelliérain réfugié de la Guerre civile espagnole, est impressionnante.

Ce lieu est donc idéal pour découvrir à présent le film Amis, dessous la cendre. Ce documentaire de 58 minutes vient tout juste de sortir. Il s’attache au parcours de Victor Simal, un militant anarchiste perpignanais qui fut le héros malencontreux, avec son camarade Bernard Pensiot, d’une très sombre péripétie dans la résistance tardive au franquisme. Début février 1978, chacun des deux tombe dans un piège, Victor à la frontière dans les Pyérénées, Bernard sur les quais de Barcelone. Début février 1978 ? Cette date peut étonner. Le dictateur Franco n’est-il pas mort le 20 novembre 1975. L’Espagne n’est-elle pas en train de vivre une magnifique “transition démocratique”, que concluerait en 1982 l’écrasante victoire électorale des socialistes espagnols ?

Cette anomalie dans les dates rend passionnant le film Amis, dessous la cendre. Elle le rend même très actuel, alors qu’on ne parle que de consultations électorales. Elle incite à comprendre comment la mise en place de cette fameuse démocratie espagnole, est alors une manière d’assurer la poursuite de l’essentiel : soit l’entretien du système d’exploitation capitaliste, à un moment où le régime fasciste est épuisé. Dans l’Espagne de ces années-là, il est même difficile de parler d’après-franquisme, tellement sont nombreux les personnages de l’ancien régime fasciste, qu’ils soient de premier plan ou à tous les étages de l’appareil d’État, qui se reconvertissent fissa dans les rouages du nouveau système de démocratie “représentative”.

La gauche de gouvernement – Parti communiste compris – et les syndicats qui y sont rattachés, acceptent de souscrire au Pacte de la Moncloa, signé le 25 octobre 1977. L’objectif premier et de soigner la crise du capitalisme espagnol, forcément au détriment des intérêts des travailleurs. Il n’y a plus alors que deux forces sociales significatives pour s’opposer au…

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Auteur: Le Poing