Devant l'Assemblée, ils se collent aux pavés pour exiger l'isolation des logements

Place du Palais Bourbon, Paris (Île-de-France), reportage

« C’est le moment ! » Mardi 28 juin, peu avant 15 h, trois activistes se sont assis en tailleur au milieu de la route, juste devant l’entrée du Palais Bourbon, dans le 7ᵉ arrondissement de Paris. Après avoir enfilé des gilets orange fluo, ils se sont enduit la main gauche de glu et l’ont collée sur les pavés. De l’autre, ils ont chacun déployé une affiche à l’effigie de leur collectif : Dernière rénovation, qui milite pour la rénovation énergétique globale de tous les bâtiments en France.

Depuis avril, ce groupe d’activistes s’est distingué en orchestrant plusieurs blocages du périphérique parisien et en interrompant un match de tennis lors du tournoi de Roland Garros, le 3 juin dernier. L’image de la jeune Alizée, à genoux, enchaînée au filet par le cou a fait le tour du monde.

Une main gluée au sol, l’autre pour afficher le message. © Anna Kurth / Reporterre

Place du Palais Bourbon, ils souhaitaient interpeller les députés fraîchement élus qui lançaient officiellement la nouvelle législature et élisaient la présidence de l’Assemblée nationale. « Nous leur demandons d’inclure la rénovation énergétique dans le projet de loi Pouvoir d’achat qui sera examiné en Conseil des ministres le 6 juillet », dit Alizée, qui était porte-parole du mouvement pour cette action, à Reporterre.

Traînés « comme des chiens »

Les députés n’ont pas eu l’occasion de les apercevoir : après deux minutes, les activistes ont été « décollés » du sol par les policiers, traînés derrière des barrières, et empêchés de revenir devant le bâtiment. Sasha, Guillaume et Nicolas, choqués, sont repartis avec des morceaux d’asphalte collés aux mains. « Je suis en colère, tempête Alizée. Les politiques actuelles nous mènent dans l’horreur la plus absolue, le gouvernement a été deux fois condamné pour inaction climatique, et celles et ceux qui mettent leurs corps en opposition pour que les choses changent se font traîner comme des chiens. »

La police a rapidement décollé et déplacé les activistes. © Anna Kurth / Reporterre

Quelques minutes auparavant, Reporterre s’était entretenu avec les activistes dans le petit parc où ils se sont donnés rendez-vous. Parmi eux, trois sont des néomilitants : Alizée et Sasha, 22 ans, et Nicolas, 20 ans. Guillaume, 48 ans, a lutté pendant quelques années au sein du mouvement Extinction Rebellion.

S’ils ont choisi de s’engager avec Dernière…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre