Et si la crise du logement illustrait l’épuisement de l’alternative propriétaire ou locataire. De nouvelles offres émergent, multipliant les possibilités d’accession à la propriété.
La crise du logement met en évidence des tensions entre dynamiques économiques et sociales. Bien essentiel, le logement devient un facteur d’inégalités croissantes. La hausse des taux d’intérêt entre mi 2022 et début 2024 a rendu l’accession à la propriété difficile pour de nombreux ménages français.
En 1980, la France comptait 50 % de propriétaires. Aujourd’hui, la proportion atteint 58 % (voir graphique) soit très en dessous de la moyenne européenne de 70 %. L’Angleterre et les États-Unis sont à 65 %. Avec un marché locatif saturé et 2,5 millions de demandes en attente dans le secteur social, les fractures générationnelles, sociales et territoriales se creusent.
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De nouveaux modèles
Pour répondre à cette situation, diverses pistes émergent afin de faciliter l’accès à la propriété. Entre innovations et remises au goût du jour de solutions anciennes, des initiatives publiques et privées se multiplient. Cependant, cette offre complexe peut perdre les particuliers, confrontés à des décisions lourdes et chargées émotionnellement.
Cet article décrypte les nouvelles solutions disponibles, analyse leurs propositions de valeur et explore les mécanismes sous-jacents de leurs modèles d’affaires.
Le démembrement de propriété consiste à diviser la propriété en deux. D’un côté, la nue-propriété (ou le droit de disposer du bien, c’est-à-dire qu’il peut vendre ou transmettre le bien, mais ne peut l’utiliser ni en percevoir les fruits comme des loyers) et l’usufruit (droit d’utiliser le bien et d’en percevoir les revenus). Ce mécanisme, utilisé pour l’investissement et la…
Auteur: Alexis Laszczuk, Professeur associé de management stratégique, ESSCA School of Management