“Dialogue social” : imposer le monologue bourgeois

Les centaines de licenciements qu’annonce Danone sont décrits par des journalistes comme une “stratégie de modernisation pour améliorer les performances de l’entreprise”. Non seulement on parle très peu des milliers de licenciements dans toute la France, mais quand c’est le cas, les journalistes reprennent les mots du patronat dans un habituel grand souci de “neutralité”. On nous annonce généralement l’ouverture des “négociations avec les partenaires sociaux” comme le moment où tout va s’arranger. L’occasion pour nous de publier un extrait de notre livre “La Guerre des mots” au sujet du mythe bourgeois du “dialogue social”.

Dialogue social : Ensemble des démarches menées à l’échelle de l’État, des collectivités ou des entreprises visant à mettre en scène une discussion ouverte et permanente entre secteurs de la société, y compris entre les personnes qui ont des intérêts divergents. Ce faisant, les artifices du dialogue social renvoient le conflit à quelque chose de négatif et de répréhensible, tandis que le “dialogue” est valorisé, même s’il est inégalitaire, inefficace et vain. Les gouvernements néolibéraux et les entreprises les plus socialement régressives se sont faites les chantres du “dialogue social”, pour aboutir au paradoxe suivant : plus on dialogue, plus ils décident. Il n’empêche que le dialogue social est l’alibi ultime de l’ordre dominant, celui qui permet à ses partisans d’affirmer que tout reste ouvert, tout est sujet à consultations et à grands débats, et qu’il n’y a donc pas matière à s’énerver.

“Muriel Pénicaud, le dialogue social pour méthode” : avec un titre enthousiaste, Le Journal du dimanche nous présentait la nouvelle ministre du Travail, en mai 2017, sous son meilleur jour. “Le parcours de la ministre du Travail Muriel Pénicaud est constitué d’allers-retours entre le public et le privé. Avec un leitmotiv : le…

Auteur: Rédaction Frustration Mag
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