Diana, torturée et battue à l'âge de 74 ans pendant trois heures par le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) — Laurent BRAYARD

Dans la triste litanie des martyrs du Donbass, voici l’histoire de Diana Prokofevna Nikiforova, une habitante de la région de Liman, née en 1941.

Comme l’immense majorité des populations des environs, elle avait participé au référendum de mai 2014, qui organisé dans tout le Donbass avait rencontré une immense ferveur populaire. La question était simple, la proclamation de la République Populaire de Donetsk et la séparation de l’Ukraine devenue folle après la révolution étasunienne du Maïdan. Elle n’aurait jamais pensé que les choses allaient prendre la tournure que l’on connaît, l’envoi par Kiev de troupes et de bataillons de représailles, les assassinats, les massacres et la guerre. Née durant la Seconde Guerre mondiale en pleine occupation de l’Allemagne nazie, cette enfant du Donbass revivait plus de 70 ans après les mêmes événements. Sa détermination à vouloir être Russe, elle qui avait connu l’âge d’or de l’URSS ne fut toutefois pas entamée, même pas après qu’elle fut arrêtée par la police politique du SBU et torturée.

Gobartchev et sa clique nous ont trahi et ont détruit notre pays.

Elle avait eu le malheur de voir arriver les ultranationalistes, avec leurs armes, leurs tanks, parfois leur accent de l’Ouest de l’Ukraine, menaçant et hurlant. A son âge, la pauvre femme n’avait eu comme arme qu’un bulletin de vote pour la liberté. On lui répondit qu’elle était membre d’une sous-race en Ukraine, celle des Russes, dont la langue n’était plus reconnue, dont l’histoire et la civilisation étaient bafouées. Elle raconte : « Je suis née dans le Donbass, d’une modeste famille et j’ai vécu toute ma vie dans la région. J’étais d’une famille de trois enfants, mon père travaillant durement, ma mère étant au foyer. Je suis rentrée à l’université de Donetsk où j’ai fait des études supérieures, devenant ingénieur et spécialiste dans le bâtiment. Toute ma vie j’ai travaillé dans l’administration publique, pour mettre au point des projets et constructions de divers bâtiments et structures publics. Je me suis moi-même mariée, j’ai eu mes enfants, nous avons vécu avec mon mari, très heureux. La chute de l’URSS fut un drame pour nous, nous avions bien vécu et nous comprenions que nous allions vivre des temps très difficiles. Gorbatchev et sa clique pour nous c’était des traîtres, le coup a été porté par l’Occident et bien que tout n’ait pas été parfait, il y avait beaucoup de choses positives durant l’Union soviétique. Par la…

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Auteur: Laurent BRAYARD Le grand soir