dire "secoue-toi un peu" à une personne déprimée
Enjoindre une personne souffrant de dépression à "se secouer" pour s'en sortir ?

Dire « secoue-toi un peu » à une personne déprimée, ça ne sert à rien

Enjoindre une personne souffrant de dépression à « se secouer » pour s’en sortir ? Des psychiatres appellent cela le « syndrome Orangina », et cela n’est pas une très bonne méthode…

Fais un effort !, ou encore : « Si tu n’essayes pas de te secouer un peu, comment veux-tu t’en sortir ? » De telles recommandations sont adressées quotidiennement aux personnes souffrant de dépression et se déclinent sous de nombreuses formes.

Ce type d’échange avec l’entourage est rapporté si souvent par les patients que les psychiatres ont fini par lui donner un petit nom. Ils l’appellent le « syndrome Orangina », allusion au slogan de la marque de boisson gazeuse : « Secouez-moi, sinon la pulpe elle reste en bas ».

Ces petites phrases sont prononcées le plus souvent avec bienveillance et empathie, dans l’intention d’aider. Parfois, elles sortent sous le coup de l’exaspération, ou à cause de la peine que peut susciter en nous l’apathie d’un proche, ou d’un collègue. Pourtant, elles ne semblent que rarement porter leurs fruits. Pire, ces mêmes patients expliquent très bien combien ces conseils et injonctions peuvent s’avérer culpabilisants et finalement contre-productifs.

Les neurosciences permettent aujourd’hui de mieux comprendre pourquoi. Et doivent inciter l’entourage à chercher d’autres moyens d’aider un proche touché par une dépression.

La dépression, un état de tristesse, mais pas seulement

Il est difficile, pour un non-malade, de se représenter la dépression. Lorsque nous tentons de le faire, les images qui viennent naturellement sont celles de la tristesse. Nous puisons dans notre histoire personnelle des souvenirs douloureux et essayons – ce qui est parfois ardu – de nous remémorer notre état d’alors. Le tableau de dépression inclut en effet les angoisses, l’état de tristesse, en d’autres termes – sans doute plus proches de la réalité vécue par le malade – la souffrance psychique et la douleur morale.

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