Discours sur le colonialisme

"La colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral".
La citation d'Aimé Césaire accompagne une photographie de Macron prenant Netanyahou par la main

En 1950, Aimé Césaire expliquait brillamment que dans un processus d’oppression coloniale, l’oppresseur aussi est aliéné, «décivilisé» par ses propres crimes. Que la barbarie commise au loin par le colon revient en boomerang au sein de la société coloniale elle-même. Et que même les «humanistes» peuvent abriter des tortionnaires.

Des mots justes et fort, alors que les pseudo «républicains», «démocrates» et autres «centristes» d’aujourd’hui soutiennent «inconditionnellement» un État fasciste et messianique qui commet un génocide au nom de la «civilisation» contre le «terrorisme».


«Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a eu au Viêt-nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et “interrogés”, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette lactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent.

Et alors un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets.

[…]

Et c’est là le grand reproche que j’adresse au…

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Auteur: B