Le quartier de la Paillade, à Montpellier, affichait un taux de pauvreté élevé, de 61% en 2019, contre 15 % à l’échelle nationale. (Photo d’illustration libre de droit)
Créé en 2021 par la Ville de Montpellier et l’Université Paul-Valéry, l’Observatoire des discriminations analyse les inégalités locales pour orienter les politiques publiques. Roman Vareilles, chercheur en science politique, y étudie les freins à l’emploi des femmes des quartiers populaires comme la Paillade, marqués par des discriminations multiples et cumulées
Article initialement paru dans le numéro 47 du Poing, toujours disponible sur notre boutique en ligne.
Qu’on se le dise d’emblée : il est rare que Le Poing écrive sur un dispositif mis en place par la Ville de Montpellier autrement que pour critiquer sèchement. Mais celui-ci a le mérite de mieux appréhender les discriminations et les formes de dominations présentes dans la société, et notamment dans les quartiers prioritaires de la Ville (QPV). Depuis un an, Roman Vareilles, docteur en science politique, travaille à l’Observatoire des discriminations mis en place par la mairie de Montpellier en 2021 en partenariat avec l’Université Paul-Valéry, dans le but d’identifier ces discriminations et d’émettre des recommandations visant à lutter contre d’un point de vue des politiques publiques. Son travail concerne principalement les discriminations à l’emploi des femmes des quartiers populaires, et plus précisément de la Paillade (aujourd’hui appelé la Mosson).
« Sur Montpellier, les chiffres sur lesquels on s’est basé avant de partir sur le terrain montraient que les femmes des QPV travaillaient moins que les hommes des QPV et moins que les femmes hors des QPV », explique le chercheur. « Par exemple, en 2017, le taux d’activité pour les femmes des QPV était de 71,7 % contre 85,9 % pour les hommes des QPV, tandis que le taux d’activité…
Auteur: Elian Barascud