Dispositif d’insertion ou fabrique d’humiliation

Timothée nous raconte l’entretien qu’il a vécu dans le cadre d’un “dispositif d’insertion” ou l’art d’enjoliver des jobs précaires et mal payés… Un moment qui en dit long sur ce qu’est “l’insertion”, un processus idéologique de mise en conformité avec le “marché du travail” et qui permet au capitalisme de pourvoir ses postes les moins attrayants. Pour témoigner de vos craintes, de vos luttes et de vos espoirs, répondre à un article ou un témoignage, vous pouvez nous écrire à [email protected].

Aujourd’hui,  j’ai – pour la énième fois- participé à un entretien d’embauche. Le poste en question ? Animateur en EHPAD. J’avais déjà assisté à ce pré-entretien pour le poste, il y a deux semaines, dans un local associatif d’une ville adjacente dédié à la réinsertion de bénéficiaires des allocations sociales (RSA, chômage, etc.). Il y a un mois, j’ai candidaté au poste sans trop d’espoir, suite à des nièmes factures impayées me motivant, vraiment sérieusement, à gagner de la thune avant une éventuelle et hypothétique dépression nerveuse. On m’a recontacté, à mon étonnement, et je me suis rendu à l’entretien !

 Une dame blonde m’accueille aux locaux de l’association, au centre-ville d’une petite ville de banlieue. Nous étions censés être quatre à venir au RDV, mais sommes seulement deux à avoir répondu présents. La dame blonde me souffle discrètement :  “si les autres candidats sont pas venus, c’est qu’en fait, beaucoup ne veulent pas, au final, s’en sortir “; me glisse-t-elle d’un air souriant et entendu, me signifiant ainsi -sans le dire explicitement- que certains méritent leur situation de précarité… par flemmardise ! Je jette un œil sur le dispositif d’insertion du prospectus : financé par Pôle Emploi et la Région; il s’agit d’aider les “précaires” à se réinsérer. Des travailleurs du lien (ASH, animateurs) sont en…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag