« On les entend, on les devine, lance la présentatrice Alice Darfeuille presque intriguée en parlant des bombardements. Ce bruit, notamment, auquel on assiste. Qu’est-ce qui fait ce bruit ? » Il y a quelque chose de sidérant à regarder BFM-TV au soir du 27 octobre. Alors qu’un tapis de bombes s’abat sur Gaza, pilonnée « comme jamais depuis les attaques du Hamas » de l’aveu d’un journaliste à 21h, un plan fixe de l’enclave filmée en continu par un téléobjectif occupe la moitié de l’écran de 19h à minuit. Un plan noir, d’où émanent au loin, minuscules, des lueurs jaunâtres et des colonnes de fumée, mais aussi les détonations des bombardements et le vrombissement d’hélicoptères israéliens. Un simple décor de plateau… perturbé par un « bruit de fond », comme le qualifie le journaliste François Gapihan peu avant 20h, imperturbable devant la dévastation de Gaza.
Distorsion maximale du réel
Si ce 27 octobre, les Nations unies réitèrent leur appel au cessez-le-feu par la voix de leur secrétaire général Antonio Guterres, sur le plateau de BFM-TV, on n’en tient aucunement compte. Pire : comme amnésique après les trois semaines de pilonnage continu de la bande de Gaza qui viennent de s’écouler et alors que les bombardements redoublent d’intensité, François Gapihan divague : « Nous-mêmes sur BFM-TV, au moment où nous parlons, nous entendons le bruit des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Général [Dominique Delort], depuis le 7 octobre, on use de précautions sémantiques, et c’est bien normal, pour évoquer la situation. Ce soir, est-ce que l’on peut parler de « guerre » ? » Et tant pis pour les milliers de victimes civiles de cette « non guerre » qui dure déjà depuis vingt jours ! Ou quand BFM-TV reproduit mot pour mot le « narratif » de l’armée israélienne, qui prétend qu’elle ne lancera véritablement ses « opérations » que lorsqu’elle aura…
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Auteur: Acrimed