Dissuasion et dissension au programme

László Moholy-Nagy, « Nuclear II » (Nucléaire II), 1946

Pour résumer : à gauche, on considère qu’on en fait trop, et notamment avec l’OTAN, dont la France est de plus en plus prisonnière ; à droite, que ce n’est pas assez, en ces temps de conflit majeur aux marches de l’Europe. Au centre, le gouvernement — appuyé par sa « majorité » très relative à l’Assemblée nationale (mais non au Sénat à dominante droite modérée) — se réclame d’une LPM 2024-30 de « transformation », pour conserver la supériorité opérationnelle de l’outil militaire français, alors que s’imposent les nécessités de la « haute intensité », illustrées par une guerre en Ukraine qui risque de déborder sur tout l’Europe…

L’examen ces derniers jours de plus de sept cents amendements, devant la commission défense de l’assemblée, a illustré la combativité des députés de gauche sur ces questions de défense, et notamment ceux de la France insoumise (LFI), qui met en avant ses deux ténors, Bastien Lachaud et Aurélien Saintoul, très au fait des dossiers :

• ils ont par exemple qualifié de « théâtre d’ombres » et « d’exercice bâclé » la préparation de la LPM, qui a souffert de sa précipitation, dictée par la conjoncture ukrainienne ;

• contestent la référence à « l’Indopacifique », un concept « américain à géométrie variable », qui ne rend pas compte des intérêts français dans les deux océans ;

• s’en prennent également à la notion de « puissance d’équilibre », mentionnée dans la LPM, lui préférant le non-alignement ou l’indépendance ;

• appellent à ce que la France devienne observatrice au Traité sur le désarmement nucléaire, à défaut de s’y rallier ;

• demandent un bilan de la réintégration de la France au sein du commandement militaire de l’OTAN (décidée en novembre 2007, sous Nicolas Sarkozy…), ne…

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Auteur: Philippe Leymarie