Dix milliards d'euros pour une usine de gaz de Total en Arctique

Un méthanier, navire servant à transporter le gaz naturel liquéfié, au large de la Norvège. – CC BY 2.0 / Bruno Jargot / Flickr

Énergie

Près de dix milliards d’euros : c’est la somme obtenue par Arctic LNG 2, le projet de gigantesque usine de gaz naturel liquéfié (GNL) en construction dans l’Arctique russe, détenu notamment par Novatek et TotalEnergies (à hauteur de 21,6 %). Les responsables du projet vont pouvoir emprunter jusqu’à 9,5 milliards d’euros pendant 15 ans, via un « montage financier externe avec un consortium de banques internationales et russes », a indiqué dans un communiqué Arctic LNG 2. Quatre milliards et demi d’euros seront fournis par les banques russes, dont Sberbank, deux milliards et demi par des banques chinoises et encore deux milliards et demi d’euros seront prêtés par des institutions financières de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Après une première usine géante de GNL dans la péninsule de Yamal (nord de la Russie), nommée Yamal LNG, entrée en service en 2017, Arctic LNG 2 est le deuxième projet de cette envergure, situé dans la péninsule de Gydan. Il est chiffré par Novatek à 21,3 milliards de dollars (18,7 milliards d’euros). Le projet est pensé pour atteindre une capacité de production de 19,8 millions de tonnes de GNL par an grâce à trois lignes de production, en puisant dans le riche gisement de gaz d’Utrenneye à proximité. Une fois extrait des sols gelés, le gaz serait refroidi à – 163 °C et transporté par une flotte de méthaniers brise-glaces. De nombreux groupes occidentaux sont impliqués, à l’instar du français Technip Energies, du suisse Glencore ou de l’allemand Siemens.

Quel rôle joue la France ?

La France fait-elle partie des financeurs ? La question se pose toujours, tous les noms n’ayant pas été dévoilés. En septembre 2020, Le Monde révélait que le ministère de l’Économie pourrait soutenir ce projet en se portant garant, via Bpifrance, la banque publique d’investissement. Cela serait fait au nom de la défense des exportations françaises, le secteur parapétrolier hexagonal réalisant plus de 90 % de son chiffre d’affaires à l’export. « Bercy maintient aussi l’idée que le gaz naturel est nécessaire à la transition énergétique, même s’il s’agit d’une énergie fossile, dont l’exploitation contribue…

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Auteur: Reporterre