Doctolib : l'entreprise qui a récupéré le marché de la vaccination… et nos données personnelles

Qui peut encore échapper à la plateforme Doctolib, surtout depuis que l’entreprise gère une grande partie des prises de rendez-vous pour la vaccination contre le Covid-19 ? Doctolib fait partie des heureux élus, aux côtés des plateformes Maiia et KelDoc, qui ont passé en janvier 2021 un accord avec l’État pour gérer l’accès aux rendez-vous de vaccination. Que fait Doctolib de l’ensemble des données personnelles que l’entreprise collecte, comment les protègent-elles ?.

Doctolib compte parmi ces compagnies qui ont prospéré avec l’arrivée du numérique dans la santé. Elle a été créée en 2013 par quatre jeunes ingénieurs et diplômés d’écoles de commerces à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). En 2017, elle obtient le marché public de la prise de rendez-vous pour les médecins de l’Assitsance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui gère les 39 hôpitaux publics d’Île-de-France. Après plusieurs levées de fonds, Doctolib entre dans le cercle très fermé des « licornes » des nouvelles technologies, ces sociétés récentes du numériques valorisées à plus d’un milliard de dollars. La moitié des médecins généralistes — soit 25 000 selon le syndicat des médecins MG France – recourent également à Doctolib pour les rendez-vous de consultations avec leurs patients. Cet abonnement « est de l’ordre de 120 euros par mois par médecin », selon Jean-Christophe Nogrette, médecin généraliste et secrétaire général adjoint du MG France.

Doctolib : principale porte d’entrée pour accéder à la vaccination contre le Covid

Aujourd’hui, la plateforme de Doctolib est la principal porte d’entrée pour accéder à la vaccination contre le Covid-19 : l’entreprise gère près de 90 % des prises de rendez-vous dans les centres de vaccination. Près de 50 millions de personnes (principalement en France, et cinq millions en Allemagne) y sont désormais inscrites. En mars 2021, la société facturait en moyenne le service de la prise de rendez-vous 214 euros par mois pour chaque lieu de vaccination. Avec environ 2600 lieux ouverts gérés par les agences régionales de santé, des hôpitaux ou des communes, dont une centaine de grands centres réalisant plus d’un millier d’injections par jour, cela représente un marché potentiel d’un demi-million d’euros par mois.

Pourquoi l’État a-t-il choisi Doctolib et ses concurrents privés plutôt que de mettre en place une plateforme publique ? « Ce recours aux solutions du marché donne la possibilité de bénéficier d’un appui de…

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Auteur: Thalia Creac’h