Doit-on être irréprochable pour parler du changement climatique ?

“Est-ce qu’être irréprochable permet de mieux faire passer un message ?” Voici une question qui revient très souvent dans les débats autour des enjeux climatiques. Si le réchauffement climatique d’origine humaine est sans équivoque et menace une partie de l’humanité, les conséquences sont encore largement méconnues et sous-estimées. On pense encore parfois à tort que ce n’est qu’une opinion, que les conséquences n’arriveront que pour 2050, ou que cela “ne concerne que les pays lointains”.

Si la nécessité d’un changement structurel de nos économies fait l’unanimité chez les scientifiques, nous en sommes encore très loin. Pour avoir une chance de limiter la casse, scientifiques et activistes climatiques se demandent alors comment faire pour que le message soit le plus crédible et le plus engageant possible. Est-ce qu’une personne qui n’est pas irréprochable perd sa crédibilité ? Faut-il forcément être exemplaire pour parler du changement climatique ?

Sans exemplarité, une crédibilité scientifique durement entachée

Pour qu’un message soit entendu, accepté et qu’il provoque un désir de changement et d’action chez une personne, il faut tenir compte de nombreux facteurs. Nous le savons, avoir raison ne suffit pas, ce serait trop facile. Ce n’est pas non plus parce que vous dites à une personne qui craint la chaleur que les canicules seront plus longues et plus intenses avec le réchauffement climatique qu’elle va soudainement manger moins de viande ou moins prendre l’avion.

Il faut dépasser la qualité et la force des arguments et se concentrer sur d’autres facteurs, comme l’influence sociale, le coût social, les biais cognitifs, et les caractéristiques du messager. Qui parle ? Cette personne est-elle crédible, et pourquoi ? Pourquoi devrais-je l’écouter, lui faire confiance et faire des changements dans ma vie ?

Grâce à une littérature scientifique florissante sur le sujet des changements comportementaux vis-à-vis du changement climatique, nous savons que l’exemplarité est un vecteur très efficace. Dans une étude publié par Attari & al en 2016, la conclusion est sans équivoque : “nous constatons que l’empreinte carbone des communicants affecte massivement leur crédibilité et les intentions de leur public à économiser l’énergie“.

La spécificité des chercheurs travaillant sur le climat

Les chercheuses et chercheurs sur le climat doivent-ils être exemplaires pour être entendu(e)s ? Cette question est discutée depuis au moins une décennie et fait l’objet…

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Auteur: Bon Pote