Domination économique

Quelle est la conflictualité motrice de nos sociétés contemporaines ? Faut-il parler de « peuple » contre l’« oligarchie », comme le propose Jean-Luc Mélenchon dans son dernier ouvrage, Faites mieux ! Vers la Révolution citoyenne, ou faut-il conserver une terminologie héritée du marxisme, celle des « prolétaires » opposé·es à la « bourgeoisie » ? Qu’est-ce qu’une démarche intersectionnelle peut apporter à ce débat, éminemment politique ?

Cela n’a pas de sens d’isoler une population quand on est face à des rapports de domination qui se déploient à l’échelle mondiale.

Pour Mélenchon, nous sommes entré·es dans une nouvelle phase du développement de l’humanité et du capitalisme, marquée par une augmentation de la population, une extrême urbanisation, un fonctionnement en réseaux, mais aussi un néolibéralisme débridé qui provoque une crise écologique sans précédent, menaçant l’humanité elle-même. À l’image de cette nouvelle situation, émergent deux nouveaux acteurs.

D’un côté, le « peuple », le nombre, majoritairement urbain, de plus en plus dépossédé de l’accès aux réseaux et au pouvoir politique, dont le cœur de lutte est précisément les fractions qui travaillent dans les réseaux (cheminot·es, dockers, raffineur·ses, etc.) ou qui les politisent (les gilets jaunes en bloquant les ronds-points) ; de l’autre, l’« oligarchie », qui détient les moyens de production, les réseaux et l’information.

Si on chausse les lunettes intersectionnelles, plusieurs éléments interrogent. L’analyse développée est surtout centrée sur les sociétés occidentales. Or, à l’échelle internationale, le secteur de la production des marchandises est loin d’avoir disparu, il est en réalité déplacé – par un phénomène que Jean-Luc Mélenchon évoque par ailleurs, la délocalisation, qui approfondit la…

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Auteur: Aurore Koechlin