« Don't look up » : une métaphore discutable de la catastrophe climatique

Une comète sur l’écran d’un télescope. Des calculs minutieux. Et une certitude : une comète large de 9 kilomètres entrera en collision avec la Terre et la détruira entièrement dans six mois. C’est l’information pour le moins alarmante qu’apportent deux astronomes, la jeune Kate Dibiasky (Jennifer Lawrence) et l’expérimenté Randall Mindy (Leonardo DiCaprio) à Washington. Pendant 2 h 20 de film, les deux protagonistes vont tenter d’alerter politiques, médias et la société dans son ensemble du péril en cours. 

Deux semaines seulement après sa sortie le 24 décembre, Don’t look up : déni cosmique d’Adam McKay bat des records d’audience. Troisième au box-office de la plateforme Netflix, il affiche aussi la meilleure audience sur sa première semaine d’exploitation. Au-delà du changement climatique, cet engouement ne viendrait-il pas du fait que la société qu’il dépeint nous parle à tous ?

Inaction politique, médias inconsistants, scientifiques inaudibles

Avec une approche très étasunienne, le film décrit d’abord une réponse politique inconsistante face à un événement qui s’annonce catastrophique. Affublée du rôle de présidente des États-Unis, Meryl Streep campe un personnage irresponsable qui joue de ses décisions politiques au gré des besoins électoraux ou des intérêts financiers de ses collaborateurs. Rappelant le ton de la mandature de Donald Trump — dont l’un des faits notoires fut d’exclure les États-Unis de l’Accord de Paris —, la dirigeante n’hésite pas à manipuler les scientifiques pour ses besoins électoraux.

Dans une série de tweets, la climatologue Valérie Masson-Delmotte a dénoncé ces manipulations politiques, se basant sur sa propre expérience : « [Le film] illustre aussi la manière dont, malgré eux, les scientifiques peuvent se retrouver instrumentalisés dans un storytelling politique, pour un intérêt spécifique, et non l’intérêt général. »

Meryl Streep interprête la présidente des États-Unis dans « Don’t look up ». Capture d’écran YouTube/Netflix

Autre milieu crûment décrit, celui des médias télévisuels. Comment traiter une information sérieuse quand le ton est au divertissement ? Là aussi, la fiction a fait réagir la climatologue : « J’ai aussi souffert de cette dissonance lors d’interventions dans les médias, avec la question de la manière d’aborder des enjeux graves liés au changement climatique dans un monde médiatique qui…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Violaine Colmet Daâge Reporterre