“Doona m’a aidée quand j’ai tenté de me suicider” : 200 manifestant·e·s contre la transphobie à Montpellier

Après le suicide le 24 septembre à Montpellier de Doona, une étudiante trans, une mobilisation contre la transphobie s’organise partout en France. À Montpellier, plus de deux cents personnes ont manifesté ce lundi 28 septembre à midi devant le Crous.

Le lieu du rassemblement n’avait rien de hasardeux. Les proches de Doona accusent toujours le Crous de l’avoir menacée de lui retirer ses bourses et son logement universitaire en cas d’une crise suicidaire, ce que dément formellement la rectrice Sophie Béjéan. Au micro, des souffrances s’expriment : agressions verbales et physiques, traitements médicamenteux imposés, culpabilisation familiale, insultes gratuites, négation de leur identité, suicide, maltraitance institutionnelle. D’innombrables rapports attestent de ces réalités (ici ou ), mais la société a-t-elle réellement envie d’écouter les personnes trans ? Comment justifier de son identité face à une banque, un bureau de vote, une agence, Pôle emploi, une entreprise, quand votre identité de genre est différente de celle mentionnée sur votre carte d’identité, et que les administrations refusent l’emploi de votre prénom d’usage ?

« On est à bout »

Une personne trans a livré un témoignage poignant à un collaborateur du Poing : « On est là parce que notre camarade s’est suicidée, pour lutter contre la transphobie institutionnelle. Avant de mourir, elle a lancé des appels à l’aide, complètement ignorés par les équipes du Crous. Sa situation a été aggravée par les équipes médicales de Lapeyronie. La transphobie, volontaire ou non, frontale ou non, c’est notre vécu. On est à bout. Doona m’avait aidée quand j’ai tenté de me suicider. Elle m’a probablement sauvé la vie, et moi, je n’ai pas réussi à sauver la sienne. Ça aurait pu être…

Photos d’Eléa Voltairine

Auteur : Le Poing
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