Dormir moins de 6 h par nuit diminue la réponse immunitaire induite par la vaccination

À ce jour, la pandémie de SARS-CoV-2 a entraîné plus de 750 millions de cas confirmés et plus de 6,8 millions de décès. La vaccination a joué un rôle majeur pour contenir la pandémie, protéger les systèmes de soins, et sauver des vies.

Dans des sociétés de plus en plus mondialisées, les virus émergents constituent des menaces croissantes. De nouvelles souches de grippe, de nouveaux variants du SARS-CoV-2 sont continuellement identifiés. Dans un tel contexte, la vaccination constitue un outil majeur de santé publique.

Au-delà de la mise au point de nouveaux vaccins, serait-il possible d’améliorer l’efficacité vaccinale de ceux qui existent en jouant sur certains facteurs comportementaux ? La réponse pourrait être positive. En effet, divers travaux de recherche suggèrent que la durée du sommeil influence l’efficacité de la vaccination.

De quoi dépend la protection vaccinale ?

La protection conférée par un vaccin dépend de l’ampleur de la réponse immunitaire. Le taux d’anticorps produits suite à la vaccination, aussi appelée « réponse humorale », constitue un témoin de cette réponse immunitaire. Il est considéré comme un biomarqueur clinique de protection et un indicateur précoce de l’immunité.

Plusieurs études ont démontré que la production d’anticorps après une vaccination pouvait être réduite en présence de divers facteurs démographiques et cliniques. Ainsi, être de sexe masculin, avoir un âge avancé, présenter un surpoids ou une obésité, avoir des antécédents de tabagisme, souffrir d’hypertension sont autant de facteurs de risque qui peuvent influer négativement sur l’efficacité de la vaccination.

Malheureusement, aucun d’entre eux ne peut être modifié rapidement dans l’optique d’optimiser la réponse humorale. Mais d’autres facteurs pourraient également entrer en jeu, comme la durée de sommeil.

Les effets du sommeil sur la réponse à la vaccination

En 2002, nous avions rapporté dans le Journal of the American Medical Association que la réponse des anticorps suite à une vaccination contre la grippe était réduite de moitié chez des volontaires à qui nous faisions subir une restriction de sommeil en laboratoire, par rapport à des témoins.

Si un tel effet du sommeil était confirmé, nous aurions donc la possibilité de modifier relativement aisément ce comportement, en vue d’optimiser la réponse vaccinale, notamment dans le…

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Auteur: Karine Spiegel, Chercheuse, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon Inserm U1028 – CNRS UMR5292 – UCBL – UJM, Inserm