Droit des étranger·es : l’engrenage des OQTF pour « menace à l’ordre public »

Derrière les grilles du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, Adama* s’inquiète. L’homme d’origine ivoirienne a de la tension. Il dit que, parfois, « elle monte à 18 ». En guise de prescription, l’infirmière lui recommande de « rester calme ». Mais il secoue la tête car, lui, il trouve qu’il n’est pas possible de rester calme dans un tel endroit. Surtout, il ne comprend pas ce qu’il fait là, ni combien de temps cela durera.

*

Le prénom a été changé.

Adama est arrivé en France en 1991. Il y a rencontré sa compagne, une Française, avec qui il s’est pacsé il y a plus de vingt ans. Ensemble, ils ont eu un fils. Jusqu’en décembre 2022, Adama bénéficiait d’une carte de résident ; un titre de séjour valable pour dix ans. Au moment de son renouvellement, la préfecture lui indique que son passeport, nécessaire à la démarche, va expirer dans l’année. Il prend donc rendez-vous à l’ambassade de Côte d’Ivoire et se rend au premier créneau disponible, début janvier 2023.


Sur le même sujet : Expulsions : Darmanin préconise l’abus de pouvoir

« Chaque semaine après ce rendez-vous, je me rendais à l’ambassade pour voir si mon passeport était prêt. À un moment, ils m’ont dit que ça ne servait à rien que je vienne, et qu’ils me préviendraient. » Mais les délais sont longs. Si longs qu’en juin, lorsque nous le rencontrons en rétention, le document ne lui a toujours pas été remis. C’est ainsi qu’en raison d’une lenteur administrative, Adama s’est retrouvé en situation irrégulière après trente ans de vie en France.

Privations de…

La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Chloé Dubois (collectif Focus)