Du camp des Milles à la rafle du Vel' d'Hiv : les cibles des dirigeants français ! — Claire VÉRILHAC

Au camp des Milles (à Aix-en-Provence, en France !) on n’a ni gazé, ni brûlé, pourtant l’horreur était déjà là, en germe, prête à s’imposer si rien ne l’arrêtait. Et rien ne l’a arrêtée !

Ce camp témoigne comment un engrenage d’intolérances successives (xénophobie, antisémitisme), de lâchetés et de soumission à l’idéologie dominante a pu conduire à la pire folie meurtrière.

1939 : sous la IIIe République les premiers internés de cette ancienne briqueterie sont des Allemands, opposants au régime nazi qui ont fui les persécutions et qualifiés de « sujets ennemis ». Ce sont surtout des artistes (comme le peintre Max Ernst) et des intellectuels (comme l’écrivain Franz Hessel, père de Stéphane).

1940 : sous la dictature de Pétain d’autres « étrangers » sont transférés au camp dont des anciens des Brigades Internationales ayant combattu les fascistes espagnols et autres « indésirables », essentiellement communistes.

1942 : puis, dans l’indifférence générale, femmes et enfants juifs de la région iront finalement rejoindre les autres internés pour être déportés à Auschwitz. Et ce avant même l’occupation allemande de la zone sud.

Ce sont donc des dirigeants français, avec l’aide de la police française, de l’armée française, dans le silence des populations environnantes et des media, qui ont organisé au camp des Milles la déportation vers les camps de la mort. Comme au Vel d’Hiv !

C’est le même processus qui a conduit des Allemands à se faire les complices de cette horreur absolue. Car tous les malheurs du monde depuis la nuit des temps : guerres, massacres, Inquisition, St Barthélémy, etc … et jusqu’à l’extermination de millions d’êtres humains, sont le résultat des mêmes mécanismes :

• des politiciens carriéristes adoubant des psychopathes au pouvoir• des media à leur botte relayant discours guerrier et propagande• la désignation de « cibles » pour justifier une dérive liberticide• un peuple manipulé et asservi par la peur

Alors il ne s’agit pas de comparer avec aujourd’hui et des contextes historiques différents. Mais de comprendre qu’on doit toujours se prémunir d’autres malheurs à venir en étant vigilants. Nous le devons à la mémoire des victimes, qu’ils ne soient pas morts pour rien et que jamais ne reviennent des temps maudits !

Nous ne devons laisser s’installer ni l’intolérance, ni les atteintes à nos libertés. Pas plus que nous ne devons accepter que les dirigeants français soutiennent des criminels…

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Auteur: Claire VÉRILHAC Le grand soir