Du Covid 19 à l’invasion de l’Ukraine et au-delà : l’économie mondiale dans l’impasse

Si les capitalistes se portent bien, l’économie capitaliste mondiale semble s’enfoncer dans un état de crise permanente, où le faible dynamisme économique se traduit par des politiques de plus en plus régressives socialement et un État toujours plus autoritaire. Autopsie d’une impasse.

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« Les navigateurs anglais ont forgé au XVIe siècle la belle expression “uncharted waters”, des eaux où on n’a encore jamais navigué, pour lesquelles il n’y a aucune carte. C’est notre cas aujourd’hui. » (François Chesnais)

Il apparait évident que l’économie mondiale traverse une phase particulière, successivement marquée par une pandémie puis une guerre, tandis qu’à un arrière-plan de plus en plus immédiat s’impose la crise écologique. Il apparait nécessaire de travailler à une meilleure compréhension de la situation, sans tirer, ici en tout cas, des conclusions définitives.

Pour cela on ne peut s’en tenir à une analyse strictement économique ; il apparait nécessaire de tenir compte de tout ce qui est susceptible de rompre « l’équilibre capitaliste » : la situation économique (fluctuations de l’activité, évolution du taux de profit…), les relations entre États (dont les guerres ouvertes ou non, les entraves aux échanges, etc.), les affrontements sociaux.

Traditionnellement, les économistes marxistes décrivent deux types de crises économiques :

• Les crises cycliques. Les cycles sont marqués d’une alternance de phases d’expansion et de ralentissement, voire de récession ;

• Les « grandes crises » qui correspondent au retournement d’une onde longue du capitalisme, à l’épuisement d’un « ordre productif ».

Les phases de retournement sont généralement marquées par des effondrements financiers, chute de la Bourse, faillites bancaires, qui sont la manifestation d’une crise prête à éclater et non sa cause. Les causes des crises se trouvent dans les mouvements du taux de profit, la surproduction… Ainsi, le « choc pétrolier » de 1973 a joué le rôle de détonateur mais la bombe était déjà prête à éclater.

Ces instruments d’analyse, ici sommairement rappelés, ne nous permettent guère de comprendre la crise Covid de 2020-2021. Lors de son déclenchement, les économistes marxistes ont hésité à pondérer les facteurs « classiques » de nos analyses et le facteur sanitaire. 

Certes, la « crise du covid » n’a pas éclaté dans un ciel serein. Beaucoup en 2019 s’attendaient à une récession et ce n’était pas faire preuve…

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Auteur: redaction