Du luxe contre la nécessité – Philippe Tancelin

On ne saurait en appeler sans cesse à l’unité de la nation contre les fléaux naturels, moraux, politiques et priver celle-ci de sa nourriture essentielle et de base que représentent non seulement la lecture, mais le corps de l’objet livre et ce qu’il cultive de nos sens, ce qu’il nous fait éprouver, ressentir depuis nos perceptions visuelles, sonores, tactiles, olfactives. Dresser des « barrières sanitaires » entre le livre, {{}}le, la libraire, (ses passeurs essentiels) et les lecteurs.ces à travers la fermeture des librairies de proximité, n’est pas loin du placement sous coma artificiel d’une part très importante de notre société.

Il n’est pas besoin de faire un dessin sur les conséquences psychiques que cela peut entraîner et loin de nous l’envie de pénétrer dans un tel débat.

Nous lui préférons la nomination de quelques faits de gouvernance qui relèvent d’une destruction consciente de toute une poétique de la communauté et son unité en tant qu’œuvre d’art potentielle avec ses processus de création, transmission.

Refuser depuis un certain temps, l’opération de dématérialisation systématique qui s’opère à-travers les caisses automatiques, les paiements par cartes et tout l’arsenal technologique à l’œuvre jusqu’à ce jour y compris, le livre en ligne ou commandé, livré à des centrales d’achat, plate-forme qui imposent leurs règles éditoriales, n’est pas un caprice d’esprit frondeur mais un urgent devoir.

Lorsqu’on sait les chiffres de l’édition et des lectorats en France, qu’on ne nous dise pas que le livre (sans distinction de genres, de disciplines) est le luxe de quelques privilégiés. Il est dans bien des circonstances et en particulier les présentes, une indispensable, bien que relative, compensation au regard des nombreux maux, dégâts matériels et mentaux causés aux citoyens par un système de profit scandaleux…

La restriction brutale, autoritaire et…

Auteur: lundimatin
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