Du Nigeria à la Zambie, l'insécurité alimentaire sur toutes les bouches

Tomiwa Ogunmodede. — « Planting season » (saison des plantations), plateau de Jos, Nigéria, 2019

«Les années 2022 et 2023 étaient déjà critiques, constatait début juin le docteur Sumba Tirima, représentant de l’organisation non gouvernementale (ONG) humanitaire Médecins sans frontières (MSF) au Nigeria, mais un tableau encore plus sombre se dessine pour 2024. Nous ne pouvons pas accepter de revivre ces scénarios catastrophiques année après année. Que faut-il pour espérer une mobilisation générale et des actions   ?   »

Dans les États du nord-ouest du pays, violentés et terrorisés par les meurtrières attaques de bandes armées, MSF précise que ses « hôpitaux ont enregistré au cours des dernières semaines une augmentation exceptionnelle du nombre d’enfants admis souffrant de malnutrition sévère avec des complications potentiellement mortelles ». « Dans l’État de Zamfara, au nord-ouest du pays, les centres hospitaliers de Shinkafi et Zurmi ont reçu en avril jusqu’à 30 % d’admissions de plus qu’au mois de mars. Les centres hospitaliers de MSF, dans des grandes villes comme Kano et Sokoto, signalent les mêmes tendances alarmantes, avec des admissions respectivement en hausse de 75 % et 100 %. Le centre nutritionnel thérapeutique de l’État de Kebbi a également enregistré une augmentation de plus de 20 % de patients entre mars et avril 2024. À Katsina, le nombre d’enfants hospitalisés a augmenté de 24 % au cours des mois d’avril et de mai par rapport à la même période l’année dernière », développe l’ONG.

Lire aussi Élisa Perrigueur, « Sur le front des céréales », Le Monde diplomatique, juillet 2022.

L’insécurité qui affecte le nord de la fédération — grenier à céréales d’un pays qui produit 70 % de sa consommation alimentaire — participe à cette crise : elle a contraint 200 000 Nigérians à fuir leurs…

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Auteur: Jean-Christophe Servant