Du Président des riches au Président contre les jeunes


Les jeunes n’ont jamais les tenues qu’il faut. Leurs jupes sont trop courtes, leurs blousons trop noirs, leurs tee-shirts trop moulants ou leurs joggings trop larges. À la rentrée dernière, la sortie de Jean-Michel Blanquer contre les crop tops semblait n’être qu’un épisode de plus de la longue histoire du ressentiment adulte envers la manière dont les jeunes s’habillent et parfois rejettent les codes de leurs aînés pour en inventer d’autres.

Elle était pourtant particulièrement hallucinante. Alors que, en 2020, le spectacle de femmes en partie dénudées, et généralement dénudées pour servir d’appât commercial, n’émeut pas grand monde, n’y avait-il pas d’autres sujets de préoccupations que des nombrils et des bouts de dos à l’air ? Une pandémie par exemple.

La réponse réside sans doute dans la préconisation qui accompagnait cette réprobation d’un autre âge : les élèves devraient, rappelait, l’œil froncé, le Ministre de l’Education nationale, adopter des « tenues républicaines ». Le rappel à l’ordre vestimentaire se voulait au fond rappel à un ordre politique réduit à des règles venues d’on ne sait où, mais d’en haut en tout cas, et surtout jamais questionnables.

Tout un symbole pour Emmanuel Macron qui faisait campagne en 2017 sur sa « jeunesse » et sa « modernité », mais qui s’est avéré très vite obsédé et terrorisé par le désordre et la contestation. De l’indécence des crop tops au « fascisme » de l’UNEF (dixit là encore Blanquer), rarement les jeunes auront servi à ce point de repoussoir.

Du paternalisme…

Sous Macron, c’est un mépris de plus en plus marqué, puis une phobie, qui s’est exprimée à l’égard des jeunes, de leurs inquiétudes et de leurs revendications, en premier lieu en ce qui concerne les questions environnementales. Face aux interpellations de la militante à l’écho désormais mondial Greta Thunberg, la fin de…

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Auteur: Sylvie Tissot