Durcissement d'accès aux prestations sociales : la guerre du pouvoir aux pauvres s'intensifie

Un reniement de plus

Lors de la campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron avait promu la « solidarité à la source », précisant qu’il fallait que l’ensemble des personnes ayant droit à des prestations sociales puissent en bénéficier. Le taux de non recours aux prestations sociales est en effet élevé, il se situe en moyenne entre 30 et 40 %. L’État réalise donc des économies importantes (10 milliards d’euros par an) au détriment des personnes qui ne sollicitent pas les aides auxquelles elles ont droit. Avec ce projet de durcissement, le pouvoir renie sa parole. Un reniement de plus, lorsqu’on sait qu’Emmanuel macron s’était déclaré opposé au report de l’âge légal de départ à la retraite en 2017…

Une tactique politique dangereuse

Ce projet vise à donner des gages au mouvement « Les Républicains », qui ont eux-mêmes tenté de se positionner sur le terrain du Rassemblement national, lequel a toujours voulu remettre en cause les aides dont bénéficient des personnes qui résident sur le territoire sans avoir la nationalité française. Par cette mesure, le gouvernement accorde donc un peu plus de crédit aux thèses du RN. Il s’agit là d’un jeu dangereux…

Résident fiscal et résident social : vers une dichotomie

Une personne doit déclarer ses revenus en France si elle respecte plusieurs critères, parmi lesquels une durée de séjour de 6 mois au moins. Une véritable « harmonisation » aurait donc parfaitement pu ramener l’ensemble des délais de résidence permettant de bénéficier d’une prestation sociale à 6 mois. Le gouvernement a choisi une autre voie, instaurant ainsi une curieuse dichotomie. Il a oublié de préciser au passage que, pour bénéficier des prestations visées par son projet, il faut au préalable avoir résidé 10 ans sur le territoire national en situation régulière. Cette mesure stigmatiserait un peu plus une population étrangère qui, par son activité et sa consommation, joue un rôle économique positif mais subirait un recul de ses droits. Par là-même, le pouvoir confirmerait qu’il préfère la liberté de circulation des capitaux à celle des personnes, notamment les personnes précaires de nationalité étrangère.

La même rengaine de la fraude aux prestations sociales

Une fois de plus, le gouvernement privilégie la lutte contre la fraude aux prestations sociales (1 à 3 milliards d’euros) sur la lutte contre la fraude fiscale (80 à 100 milliards d’euros) ou celle aux cotisations sociales (environ 20 milliards d’euros). Outre que…

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Auteur: Attac France