En réaction au remarquable documentaire de Sébastien Lifshitz, Petite fille, et à la dispensable tribune de Marianne qui a suivi, Silvia Lippi & Patrice Maniglier inventent, contre la psychiatrie et la psychologie normatives, une psychanalyse inclusive, décorrélée des logiques médicales et binaires, qui serait à même de percevoir tout ce que peuvent les corps, notamment les corps trans dans un monde qui ne serait pas transphobe.
« Nul n’a besoin d’être fidèle aux erreurs du passé »PAUL B. PRECIADO
Le film de Sébastien Lifshitz, Petite fille, qui montre le difficile parcours d’un enfant transgenre pour se faire accepter comme petite fille par l’institution scolaire, a bouleversé la France entière, réalisant des records d’audience sur tous les supports. La France entière… ou presque. Car il y a bien quelques esprits chagrins qui, malgré l’indéniable beauté du film, ont été inquiétés par ce petit chef-d’œuvre au point d’y voir un vrai danger pour la santé de nos enfants, de nos esprits, de notre civilisation et même pour le serment d’Hippocrate. Dame ! si cette pauvre enfant peut faire que les médecins nous fassent non plus du bien, mais du mal, c’est que l’heure doit être grave… Il se veut, hélas, qu’une bonne partie de ces discours se revendiquent de la psychanalyse. Ainsi, dans une tribune publiée dans le magazine Marianne, le 5 janvier 2020, un petit groupe de psychanalystes, psychiatres, pédiatres, confie ses doutes sur un film qui, à leurs yeux, « fait la promotion du changement de genre chez les enfants », sans prendre en compte tous les risques que cette promotion implique. Le film cèderait au chantage exercé par les militants identitaires et communautaristes (qui, incidemment, ne désignent pas les groupes fascistes cherchant à faire justice contre les migrants, mais les personnes trans qui cherchent à surmonter les restes d’une persécution séculaire), et l’émotion qu’il suscite risquerait de nous entraîner tous dans la réduction de nos institutions en instruments au service de ces causes particulières.
Cette tribune nous interpelle en tant que…
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Auteur: lundimatin