EACOP : La voie du désastre. Enquête inédite sur le projet de Total en Tanzanie

Alors qu’une audience aura lieu le 12 octobre au tribunal judiciaire de Paris, cette enquête apporte de nouvelles preuves des violations des droits humains et des risques environnementaux liés au projet.

Un terrain d’enquête difficile

Alors que les ravages environnementaux et humains d’EACOP – et de Tilenga, le projet d’extraction pétrolière qui lui est associé – ont déjà été largement documentés en Ouganda, l’enquête en Tanzanie a été réalisée dans des conditions encore plus difficiles. La société civile tanzanienne est presque inexistante et les voix dissidentes sont muselées par le régime autoritaire. Alors que le tracé initialement prévu passait par le Kenya, Total a choisi de faire passer son oléoduc en Tanzanie, alors que les violations des droits humains y étaient prévisibles.

« Les associations et les médias sont totalement entravés dans leur travail d’investigation et de documentation du projet EACOP en Tanzanie, du fait d’un important système de surveillance mis en place par les autorités, ce qui a rendu les conditions de cette enquête très difficiles. Cette dernière démontre que loin des regards, les pratiques de Total sont encore plus éloignées des recommandations et des standards internationaux que ce qui a déjà été documenté en Ouganda. Des bords du lac Victoria à l’océan Indien, dans toutes les régions impactées par ce futur oléoduc, les populations affectées font part de leurs sentiments d’impuissance et d’injustice face aux pratiques des promoteurs pétroliers qui bafouent leurs droits les plus fondamentaux » rapporte Thomas Bart, auteur du rapport.

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Rapport

EACOP, ou l’environnement méprisé

L’EACOP, projet d’oléoduc chauffé, traversera la Tanzanie pour acheminer le pétrole extrait en Ouganda jusqu’au au port de Tanga, avant d’être exporté. Ce méga-projet pétrolier, fondamentalement incompatible avec l’urgence de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, est une aberration environnementale. Il traversera de nombreux écosystèmes protégés, des corridors fauniques et le bassin du lac Victoria (dont 40 millions de personnes dépendent), alors qu’à ce jour, Total n’a publié aucun plan de gestion des risques de fuites pétrolières. Pire encore, la côte tanzanienne étant très vulnérable aux risques de tsunamis et de cyclones, les infrastructures pétrolières qui seront construites et les navires pétroliers qui viendront se charger en pétrole sont susceptibles de causer des marées noires en plein cœur…

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Auteur: Julia Orain