Eacop : le projet climaticide de TotalÉnergies en 6 chiffres

• Les premiers barils de pétrole prévus pour 2025

Depuis le mois de janvier, les forages ont commencé en Ouganda dans la zone Kingfisher et bientôt dans celle de Tilenga : 400 puits, dont 130 dans le parc national des Murchison Falls, au cœur d’un mégaprojet pétrolier de TotalÉnergies. Ces zones de forage sont en effet le point de départ du pipeline Eacop qui transportera l’or noir jusqu’au port de Tanga, en Tanzanie. Il s’agira, à terme, du plus long oléoduc chauffé du monde : 1 443 kilomètres, l’équivalent d’un Paris-Budapest.

Objectif de la multinationale : produire les premiers barils dès 2025. La production est censée s’étendre sur vingt ans. Lors de l’audience au tribunal le 7 décembre dernier, les ONG ont demandé la suspension du démarrage du projet.

• 34,3 millions de tonnes de CO2 par an

Le projet vise à extraire 200 000 barils de pétrole par jour. L’oléoduc sera maintenu à 50 °C pour éviter sa solidification. TotalÉnergies affirme avoir développé un projet parmi les moins émetteurs de CO2 de son histoire : 13 kg de CO2 par baril. Mais les ONG jugent cet impact largement minimisé. En prenant en compte les émissions de gaz à effet de serre indirectes, résultant de l’utilisation du pétrole produit, on aboutit à 34,3 millions de tonnes de CO2 par an. Soit davantage que les émissions combinées de l’Ouganda et de la Tanzanie… Alors même que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) appelle à cesser tout investissement futur dans les énergies fossiles.

• 2 000 km2 d’habitats fauniques protégés menacés

2 000 km2 d’habitats fauniques protégés sont menacés par Eacop, établit un rapport de Survie et des Amis de la Terre France. « L’oléoduc ne traverse aucune aire protégée [selon] l’UICN [Union internationale pour la conservation de la nature] classée I à IV, ni aucune zone Ramsar [des zones humides reconnues d’importance internationale] », se défend TotalÉnergies auprès de Reporterre. Mais au-delà du tracé exact, les ONG s’inquiètent de la pollution engendrée par le chantier et des potentielles fuites de pétrole. « Une surveillance […] sera assurée, notamment grâce à la fibre optique installée le long du pipeline et permettra de prévenir tout changement de température et toute intrusion », soutient TotalÉnergies.

• 35 cours d’eau et 2 lacs en danger

Au niveau du lac Albert, où se situent les réserves de pétrole, le système de pompage menace l’écosystème constituant « environ 30 % des pêcheries en Ouganda », rappellent les ONG. Côté tanzanien, Eacop traversera trente-cinq cours d’eau, ainsi que le bassin du lac Victoria, deuxième plus grand lac d’eau douce au monde,…

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Auteur: Maïa Courtois Reporterre