Eau polluée par les pesticides : l'agro-industrie gagne du temps

Nier le réel, jouer la montre, répéter que le système conventionnel est la seule solution. Cette stratégie maintes fois éprouvée des défenseurs de l’agriculture industrielle continue de faire recette. Cela se vérifie à l’échelon national – avec le vote tout récent d’une loi d’orientation agricole hors sol – mais aussi à l’échelon local, autour de la question de l’eau.

L’édito de Nolwenn Weiler

Une récente enquête de Greenpeace révèle ainsi comment les lobbies agricoles manipulent la gestion de l’eau avec la complicité de l’État, et notamment au sein des commissions locales de l’eau (CLE). Ces instances de gouvernance locales – qui réunissent des élus, des usagers et des représentants des services de l’État – ont la lourde tâche de définir les usages de l’eau, son partage et d’anticiper la disponibilité de la ressource (état des nappes et cours d’eau, risque de sécheresse, niveau de pollution…). Cette planification à très grande échelle est compilée dans les schémas d’aménagement et de gestion de l’eau (les Sage).

Pour saisir ce que signifient concrètement les manipulations et atermoiements qui ont cours au sein de ces commissions locales, on peut se pencher sur ce qui se passe depuis trois ans dans les négociations du Sage Vilaine. À cheval sur deux régions (la Bretagne et les Pays de la Loire), avec une surface de plus de 10 000 km², c’est le plus grand schéma d’aménagement de France. La tâche de planification est donc conséquente, et les défis immenses, car l’un des objectifs du Sage est le bon état de la ressource. Or, sur le territoire concerné, plus de 90 % de l’eau est en mauvais, voire très mauvais état, en grande partie à cause des pesticides.

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Auteur: Nolwenn Weiler