Eau, vaccins… Une loi doit protéger les biens communs

Brendan Bacon-Grall est le collaborateur parlementaire de [Pierre Dharréville, qui est député (PCF) des Bouches-du-Rhône.


Partout sur la planète, quelles que soient les latitudes, le même constat s’impose : la loi de l’argent tout-puissant emporte tout sur son passage. Les richesses se concentrent aux mains d’un tout petit nombre, les inégalités se creusent, notre environnement se dégrade, le pouvoir démocratique est circonscrit. Car l’appropriation des biens (eau, terres, connaissances, infrastructures…) et de leurs usages par quelques-uns n’a d’autre conséquence que l’expropriation de tous les autres. Au bout du compte, c’est la dignité humaine qui est entamée.

Aussi, ce n’est pas un hasard si des mouvements émergent ici et là pour contester les logiques de privatisation et un penchant pour le libéralisme économique de plus en plus marqué. Dans les Andes latino-américaines, les luttes portent sur l’accès à l’eau ; en Espagne, sur le droit au logement et le libre accès à l’espace public ; en France, elles dénoncent la privatisation de l’énergie et la dégradation du système de santé.

Ces biens et ressources sont pourtant des « biens communs ». C’est-à-dire des biens, matériels ou immatériels, qui répondent à des besoins fondamentaux tels que l’air, l’eau, les médicaments, ou correspondent à des inventions sociales qui nécessitent d’être pleinement partagées. Ils sont désignés comme « communs » parce qu’ils sont déterminants pour la survie de certaines pratiques, voire dans certains cas, de l’humanité. On pourrait notamment évoquer les vaccins contre le Covid-19, dont les brevets auraient dû être levés et les techniques de fabrication mises en partage. Ou l’accès au littoral dans certains territoires, tels que les Bouches-du-Rhône, où certaines plages ont été privatisées.

Les brevets des vaccins contre le Covid auraient dû être levés

Mais l’heure est plutôt aujourd’hui à privatiser les bénéfices et à s’arranger pour socialiser les pertes : le cas des autoroutes, cédées au privé quasi intégralement une fois construites par le public, le démontre bien. Si l’on voulait donner dans la provocation, on dirait que la conception du commun aujourd’hui, c’est celle qu’incarne la fameuse « dette publique » dont on nous rebat les oreilles : la société devrait se serrer la ceinture pour la rembourser.

En 2020, le Sénat avait pointé du doigt « la rentabilité hors normes » des concessions autoroutières. Wikimedia /…

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Auteur: Reporterre