L’éclairage artificiel, public et privé, s’est accru ces dernières années, de concert avec une urbanisation croissante. Outre contribuer à la facture énergétique collective, l’éclairage artificiel nocturne engendre une pollution lumineuse qui affecte la biodiversité végétale et animale, la santé humaine et rend difficiles les observations astronomiques. Or les paysages nocturnes font partie du patrimoine commun de la nation comme en dispose le Code de l’environnement.
Pour lutter contre la pollution lumineuse et amorcer leur transition écologique, les communes disposent de plusieurs options, que la situation énergétique actuelle pousse de plus en plus à considérer à travers des plans de sobriété énergétique.
Elles peuvent, par exemple, adapter leur parc d’éclairage ou leurs façons d’éclairer par l’extinction partielle ou totale des luminaires, changer le type de lampes, améliorer l’orientation des lampadaires… (voir à ce propos les recommandations du guide « Trame noire » produit par l’Office français de la biodiversité).
Mais qu’en pense la population directement impactée par ces modifications ?
Afin d’évaluer la sensibilité des personnes aux modifications de l’éclairage public, l’Inrae a conduit une étude fondée sur une « expérience de choix », ciblée sur les habitants de la métropole de Montpellier Méditerranée, et élargie au reste de la France pour avoir des éléments de comparaison.
Trois façons de réduire la pollution lumineuse générée par l’éclairage public
La consultation par notre équipe de recherche de professionnels de l’éclairage, de représentants de collectivité et d’experts du Centre de ressources Trame verte et bleue, a contribué à identifier trois modes de variation de l’éclairage réalistes et capables de réduire la pollution lumineuse et son impact sur la biodiversité : la baisse de l’intensité lumineuse, l’extinction de l’éclairage à différentes heures de la nuit et la modification de la couleur de la lumière, les lumières jaune orangé ayant moins d’impacts que les lumières blanches émettant dans le bleu (lampes LED notamment) sur la biodiversité.
La variation de la taxe d’habitation (ou autre impôt local équivalent) a été intégrée afin de permettre aux individus de prendre en compte l’incidence financière dans leurs choix de préférences pour un profil d’éclairage.
Des citoyens plus favorables que d’autres
Les résultats sur l’échantillon de la métropole Montpellier Méditerranée montrent que les citoyens, quels que soient leurs caractéristiques socio-économiques et leur lieu de résidence, sont en moyenne favorables à une modification de l’éclairage public, mais pas nécessairement selon les modalités proposées.
Concernant ces dernières, une forte polarisation des préférences est observée : 80 % des personnes ayant répondu à l’enquête adhèrent…
La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Léa Tardieu, Chercheuse en économie de l’environnement, Inrae