Écofascisme et néo-malthusianisme

On sait qu’une partie des extrêmes droites contemporaines, comme le FN/RN en France, tentent depuis quelques années de verdir leurs positions en affirmant que le nationalisme, en particulier la fermeture des frontières, seraient la solution enfin trouvée au basculement climatique. On sait moins que les sensibilités proprement écofascistes – qui se renforcent à mesure que s’approfondit la crise environnementale – ne sont pas nées dans un rapport d’extériorité radicale à l’écologie. C’est notamment à une généalogie intellectuelle et à une cartographie politique que se consacre PierreMadelin dans son dernier livre, paru aux éditions Écosociété.

Néomalthusianisme, autoritarisme et racisme

L’optimisme techno-solutionniste d’un Malthus a donc cédé la place à une vision franchement pessimiste. Une position qui apparaît également chez Garett Hardin, un autre néo-malthusien passé à la postérité pour son article sur « La tragédie des communs »[1]. Dans ce dernier, il affirme explicitement que l’humanité habitant désormais un monde clos, aux ressources matérielles et alimentaires limitées, les problèmes posés par la surpopulation ne pourront pas être durablement réglés par la recherche agronomique, l’exploitation des océans ou le développement technologique. Cette inversion radicale du rapport à la technologie et au futur s’est accompagnée d’un revirement total sur la question de la contraception. Alors que Malthus s’y opposait, celle-ci devient un élément phare des politiques publiques défendues par les néo-malthusiens. William Vogt soutenait ainsi qu’il fallait conditionner l’aide internationale au contrôle des naissances et rétribuer les stérilisations volontaires. Puis ce fut au tour d’Ehrlich de se prononcer en faveur de l’émancipation des femmes et du contrôle des naissances, avant que Garett Hardin ne multiplie les interventions en faveur de l’avortement.  

Dès…

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Auteur: redaction