Ecoféminisme : « Je porte cette envie de protéger la Terre et il y a une fierté féminine d’être là »

Ecoféminisme, le piège de la romantisation 

Une première question se pose lorsque l’on s’intéresse aux femmes qui s’engagent pour la protection de la nature, et notamment celle des arbres : est-ce que le fait qu’elles soient des femmes raconte quelque chose de particulier ?

Pour Jeanne Burgart Goutal, « l’écueil qu’ont voulu éviter la plupart des écoféministes était une sorte de romantisation de l’engagement des femmes pour l’écologie. Une idée qu’on entend beaucoup, qui consisterait à dire : « les femmes sont plus proches de la nature ». Mais elles voient bien que cette rhétorique-là, si belle puisse-t-elle être, est aussi un piège. Une forme de stéréotype qui peut très bien être récupéré par un discours patriarcal. Tout l’enjeu est donc d’expliquer l’engagement écolo des femmes, mais sans essentialisme : ne pas ramener leurs combats à une « tendance naturelle », mais comprendre leurs raisons politiques, sociales, historiques ».

Afin d’appuyer son propos, l’autrice revient sur 2 grandes luttes menées par des femmes. D’abord, le mouvement des Suffragettes, dans la Grande Bretagne du XIXe siècle.

« Parmi les féministes britanniques de cette époque, il y a eu toute une vague de féministes qui défendaient aussi la cause animale. Elles étaient végétariennes et militaient contre la vivisection dans la recherche scientifique. Elles avaient tout un argumentaire consistant à dire : la cause des femmes et la cause animale sont liées, parce que c’est la cause des vulnérables contre l’usage de la force par les dominants.

Mais aussi, de façon plus pragmatique et stratégique, elles avaient conscience que la cause animale et l’écologie étaient des enjeux politiques qui paraissaient moins sérieux que l’économie, les finances, la géopolitique ou la guerre. Donc, c’était parfois une stratégie pour entrer en politique. »  explique la philosophe Jeanne Burgart Goutal pour La…

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Auteur: Marine Wolf