Écologistes et Gilets jaunes veulent reprendre la main sur les autoroutes privatisées

Les barrières ont été levées et les caméras de surveillance couvertes par des sacs poubelles : samedi 29 août, des milliers de vacanciers de retour à Paris n’ont pas eu à payer le péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, sur l’autoroute A10. Avec ses dix voies en entrée et vingt-huit voies en sortie, il est considéré comme « le plus grand péage d’Europe ». Pendant deux heures, cet après-midi là, des Gilets jaunes y ont mené une opération « péage gratuit », et ont été remerciés à coups de klaxon par les conducteurs.

« Depuis le 17 novembre 2018 et les débuts du mouvement, de nombreuses opérations de ce type ont été organisées un peu partout en France », raconte Elyes, membre du collectif « Gilets jaunes constituants ». À l’origine de ces actions, « un sentiment de colère, d’injustice : le cas des autoroutes est emblématique de ces biens communs qu’on enlève aux Français, tempête-t-il.

On nous explique que l’argent ne tombe pas du ciel, mais les gens qui nous gouvernent nous privent d’une manne financière considérable en les privatisant. »

En France, la plus grande partie du réseau autoroutier — plus de 9.100 km — a été concédée à des sociétés à capitaux privés ou publics, qui entretiennent et exploitent les autoroutes. En contrepartie, elles perçoivent l’argent des péages. Or, l’État français, qui était propriétaire de ces sociétés, s’en est progressivement désengagé à partir de 2002, au moment où les autoroutes commençaient à devenir rentables. Il s’est ainsi privé de dizaines de milliards d’euros de revenus qui auraient pu financer, par exemple, le ferroviaire.

Ces derniers mois, une commission d’enquête sénatoriale, saisie par le groupe…

Auteur : Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre)
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