Écologistes, opposons-nous aux zones à faibles émissions

Les zones à faibles émissions (ZFE), ce sont globalement les centres, plus ou moins élargis, des métropoles. Quarante-trois agglomérations sont concernées en France. Au plus tard au 1ᵉʳ janvier 2025, soit dans deux ans, les diesels fabriqués avant 2011 et les essences avant 2006 ne pourront plus y pénétrer, sous peine d’une amende de 68 euros. Cela représente les trois quarts des véhicules actuellement en circulation en France.

Comment critiquer une mesure visant à limiter la pollution atmosphérique ? Même si nous comprenons mal le concept du « décès prématuré » — la pollution de l’air génère 40 000 décès prématurés par an —, on comprend parfaitement bien ce qu’est un cancer du poumon, du sein, une maladie chronique… Bref, il faut limiter la pollution atmosphérique, donc la pollution due au trafic routier.

C’est pour cela que l’État impose des normes aux constructeurs : le pot catalytique, le filtre à particules, etc. Ainsi, les véhicules actuels polluent moins l’air que leurs prédécesseurs, et vu l’évolution des normes actuelles, couplée avec le durcissement du contrôle technique, les véhicules de demain pollueront encore moins que les véhicules actuels. L’air sera donc plus respirable à l’avenir, de toute façon. Les ZFE, finalement, ne visent qu’à accélérer cette dynamique.

Une obsolescence programmée par l’État

Mais ce faisant, l’État programme l’obsolescence des véhicules les moins récents. C’est là un problème de taille. Rappelons en effet l’évidence : pour fabriquer une voiture, il faut extraire de la matière, la transformer, la transporter… On ne parle pas ici de bas nylon, mais d’un objet qui pèse très lourd (et de plus en plus…), nécessitant beaucoup de matière et d’énergie pour sa fabrication, sans même évoquer le sujet des batteries électriques et du traitement des déchets.

On le sait, l’obsolescence programmée, en réduisant le cycle de vie et en mettant au rebut des objets qui remplissent encore l’usage pour lequel ils ont été fabriqués, est une aberration environnementale parce qu’elle oblige à produire et à consommer plus. C’est pour cette raison que la technique est interdite et passible de sanctions pénales si elle est utilisée par les fabricants… mais pas par l’État. Avec les ZFE, l’État est-il en train d’organiser un plan de relance du secteur automobile, basé sur l’obsolescence programmée ? Les ZFE débarquent en tout cas au moment où l’industrie automobile européenne se porte très mal.

Ceci explique peut-être pourquoi le gouvernement est si volontariste sur ce sujet, quand il traîne par ailleurs lourdement des pieds pour imposer des mesures simples, réclamées par la…

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Auteur: Reporterre